LA DÉFENSE
La Cité de l’histoire a ouvert ses portes le 17 janvier, à La Défense. Un établissement qui mélange les genres, entre centre de divertissement et lieu de connaissances.
Paris. Quand on prévoit une sortie culturelle à Paris, le quartier de La Défense est loin d’être celui auquel on pense en premier. C’est pourtant là que vient d’ouvrir la Cité de l’histoire. Sous la Grande Arche, la technologie embrasse le passé à travers trois attractions, déployées sur 6 000 mètres carrés.
La première, une ellipse à 360° projette, à l’aide de seize points de son et de neuf vidéoprojecteurs 4K, un film sur la vie de Victor Hugo. Le « Couloir du temps », une frise chronologique de 170 mètres, retrace 2 500 ans d’histoire humaine, à grand renfort de tablettes tactiles. Enfin, un parcours permanent réparti en dix-sept salles, la « Clef des siècles », expose douze siècles d’histoire de France racontés par les voix off des animateurs Franck Ferrand et Anissa Haddadi. La société Atelier artistique du béton a réalisé les décors, aux côtés du scénographe Thierry Rétif et de l’architecte Jacques Garcia. C’est cette entreprise qui a conçu le parc Astérix, le Futuroscope ou encore Le Puy du Fou.
« La Cité de l’histoire n’est pas un parc d’attractions, récuse cependant François Nicolas, le président d’Amaclio Productions. Mais on reste quand même dans le monde du spectacle », admet-il. Sa société, qui a financé le projet à hauteur de 10 millions d’euros (300 000 € de subventions ont aussi été alloués par la Région Île-de-France), est connue pour son spectacle son et lumière « La nuit aux Invalides ». D’où le recours à des technologies très élaborées, mais aussi, dans certaines des salles de la « Clef des siècles », à des comédiens et comédiennes qui incarnent des personnages du passé. Ont également été recréés l’odeur de l’eau de Cologne du Général de Gaulle, ou le froid de la bataille d’Eylau, grâce à un climatiseur.
Le lieu n’est pas un musée non plus, selon son directeur, le journaliste spécialisé en histoire, Franck Ferrand. « C’est plutôt un lieu d’animation et de rencontre autour du thème de l’histoire », explique-t-il. Rien à voir, donc, avec le projet de Maison de l’histoire de France porté par Nicolas Sarkozy en 2011. « Son idée était de réunir des historiens autour d’un grand mémorial français. Ce n’est pas du tout ce que nous faisons : notre Cité parle de l’histoire en général et concerne toutes les civilisations », tient à souligner Franck Ferrand.
L’objectif est donc de susciter un intérêt pour l’histoire auprès du grand public. Mais il n’est pas certain que le public visé soit celui qui puisse s’offrir une entrée : à plein tarif, il faut débourser près de 24 euros pour un ticket. Ce qui n’empêche pas les visiteurs d’affluer : 8 000 personnes par semaine depuis le 1er février, selon François Nicolas.
Quelques jours après l’ouverture, des aménagements paraissent indispensables. D’abord améliorer l’acoustique du parcours permanent car les animations sonores de chaque salle ont tendance à se mélanger. Ensuite, mettre en place des spectacles entre les attractions, les couloirs de la Cité de l’histoire étant assez vides ; et, enfin, créer de nouveaux spectacles. Cléopâtre remplacera bientôt Victor Hugo dans l’ellipse à 360°, et on pourra admirer une nouvelle frise chronologique, centrée sur l’histoire de l’art.
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La Cité de l’histoire, entre spectacle et musée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°606 du 3 mars 2023, avec le titre suivant : La Cité de l’histoire, entre spectacle et musée