Archéologue - Il semble être l’archéologue préféré des artistes contemporains. En 2010 déjà, Jean-Paul Demoule avait exhumé les vestiges du Déjeuner sous l’herbe, enterrés vingt-sept ans plus tôt par Daniel Spoerri sur les lieux de son banquet performance.
Le voici aujourd’hui aux côtés de Sophie Calle au Musée d’Orsay dans l’exposition « Sophie Calle. Les fantômes d’Orsay ». C’est lui, en effet, qui a rédigé les cartels insolites des objets collectés par l’artiste entre 1978 et 1981, à l’hôtel du Palais d’Orsay fermé avant la construction du futur musée. N’allez donc pas lui dire que l’archéologie est une science poussiéreuse. S’il est devenu archéologue, c’est pour questionner les objets sur des sujets qui nous taraudent aujourd’hui : comment apparaissent les inégalités ? Les guerres sont-elles constitutives des sociétés ? Pourquoi certaines s’effondrent-elles ? Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’un de ses derniers ouvrages, La Préhistoire en 100 questions, est d’une actualité brûlante. Après ses études à l’École normale supérieure, ce fils de professeurs de lettres parisiens avait renoncé à préparer l’École française d’Athènes, « trop traditionnelle » à son goût, pour étudier l’époque néolithique et militer pour la création d’une archéologie préventive. « Notre génération, celle de Mai 68, voulait changer la vie : il fallait aussi changer l’archéologie », se souvient celui qui a participé à la rédaction de la loi sur l’archéologie préventive et a présidé l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives). Parole tenue donc.
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Jean-Paul Demoule - Archéologue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°754 du 1 mai 2022, avec le titre suivant : Jean-Paul Demoule - Archéologue