Gilles Pécout, nouveau président de la BNF

Paris. L’historien Gilles Pécout a été nommé, lors du Conseil des ministres du 20 mars, président de la Bibliothèque nationale de France (BNF) à compter du 18 avril. Il succède à Laurence Engel (58 ans) qui, après avoir occupé le poste pendant huit ans, n’a pas été reconduite par le président de la République pour un troisième mandat. L’ex-directrice de cabinet de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti avait annoncé elle-même avec amertume sa non-reconduction.

Spécialiste de l’Italie du XIXe et du début du XXe siècle, l’historien âgé de 62 ans a mené une carrière universitaire, administrative et diplomatique. Ancien élève de l’École normale supérieure (ENS), il obtient l’agrégation d’histoire en 1986 puis intègre l’École française de Rome, tout en préparant en parallèle un doctorat d’histoire à Sciences Po Paris. Entre 1992 et 2014, il exerce en tant que maître de conférences puis professeur à l’ENS-Ulm et devient directeur d’études à l’École pratique des hautes études. Il publie dans l’intervalle un ouvrage de référence sur la période du Risorgimento intitulé Naissance de l’Italie contemporaine 1770-1922 (éd. Armand Colin, 2004). À partir de 2014, Gilles Pécout rejoint l’administration de l’enseignement supérieur en devenant recteur de l’académie de Nancy-Metz puis de celle de Paris. En 2020, il est nommé ambassadeur de France en Autriche.

Gilles Pécout prend aujourd’hui la tête de l’une des plus riches et prestigieuses bibliothèques du monde, héritière des collections royales constituées depuis la période médiévale. L’institution, qui abrite environ 150 millions de documents, emploie près de 2 500 agents, répartis entre le site historique Richelieu (rouvert en 2022) et celui de Tolbiac (inauguré en 1996). L’établissement culturel est doté d’un budget annuel de 240 millions d’euros, essentiellement financé par l’État. Il est confronté à un changement structurel de modèle avec la baisse des consultations physiques d’ouvrages au profit d’une consultation en ligne. Laurence Engel avait commencé à adapter les services de prêt à cette évolution, provoquant une levée de boucliers parmi les chercheurs.

Outre la poursuite de ce chantier, Gilles Pécout hérite du projet de construction du « Conservatoire national de la presse » dont le coût est estimé à près de 100 millions d’euros. Le site verra le jour à Amiens (Somme) et accueillera les collections de périodiques de la BNF, soit plus 270 000 titres conservés depuis le XVIIe siècle. Son ouverture est prévue à la fin de l’année 2029.