Fibres artistiques

Outre les collections photographique et musicologique, le Musée du quai Branly recèle une collection de textiles, riche de plus de 25 000 pièces. Celles-ci, datant pour la plupart de la période précolombiennemais aussi du XIXe XXe siècle, seront mises en exergue au sein des espaces d’exposition permanente afin de témoigner de la richesse créative liée aux us et coutumes des civilisations. Parures de rituels ou de fêtes profanes, coiffures, vêtements du quotidien, décors de tentes pour les peuples nomades…, les textiles rendent compte des différents contextes géographiques et de leurs identités, régionales ou locales, à travers cinq continents : Afrique, Amérique, Asie, Insulinde (ou Asie du Sud-Est insulaire), Océanie. Les matériaux – végétal, animal ou minéral – offrent une palette d’une étonnante variété, allant de l’utilisation d’écorce de cèdre rouge, telle cette couverture cérémonielle Tlingit d’Amérique du Nord à l’incrustation de peaux de porc-épic, de pierres précieuses ou de coquillages. Les techniques révèlent aussi des savoir-faire ancestraux et originaux, comme l’ikat en Asie continentale et insulaire, un art complexe qui consiste en l’assemblage d’écheveaux de fils teints de différentes couleurs avant leur tissage. Mis en relief dans leur environnement d’origine, les objets réfèrent aux divers rituels quotidiens, au-delà des relations que l’homme entretenait avec le monde des défunts et du divin. Outre l’enjeu anthropologique, cette importante collection de textiles est l’occasion de déceler certaines convergences entre les peuples, tel l’usage de couvertures de mariage que l’on retrouve à la fois en Chine et en Afrique sahélienne.