Le nouveau musée de Wolfsburg vient d’ouvrir ses portes avec une exposition consacrée aux premières œuvres de Fernand Léger, intitulée Fernand Léger 1911-1924 : le rythme de la vie moderne. Elle est organisée en étroite collaboration avec le Kunstmuseum de Bâle où elle sera également présentée. Elle couvre les périodes cubiste, mécanique et classique de la carrière du peintre.
WOLFSBURG - L’idée d’un tel projet dans la petite ville de Wolfsburg, située dans une région rurale de Basse-Saxe, à l’ouest de l’ancienne frontière est-allemande, a de quoi étonner. Dans l’esprit de beaucoup d’Allemands, la ville reste en effet associée à son passé. Fondée en 1938, elle fut un modèle de l’industrie national-socialiste, lieu d’implantation de la première usine Volkswagen et lieu de vie de ses employés. Ville industrielle baptisée Wolfsburg seulement en 1946, en mémoire des ruines d’un château voisin, elle devait ensuite devenir une sorte de capitale des travailleurs immigrés en Allemagne fédérale. Mais les bouleversements économiques, politiques, et culturels de ces dernières années en Europe permettent à Wolfsburg de jouer un plus grand rôle dans la redécouverte par l’Allemagne de ses voisins de l’est.
Un mécène généreux
La création du Kunstmuseum, proposée en 1987 par l’ancien président de Volkswagen AG, Carl Hahn, à la suite de la mise en place de la Kunststiftung Volkswagen – fondation d’art de Volkswagen –, est l’illustration la plus spectaculaire d’une longue tradition de mécénat local.
Outre sa contribution à la construction du musée, évaluée à environ 70 millions de DM (238 millions de francs), la Kunststiftung Volkswagen a promis de soutenir les projets de la nouvelle institution : installer à Wolfsburg une des meilleures collections d’art international contemporain, préparer un programme d’expositions à caractère international consacrées à l’art, à l’architecture, et au design moderne et contemporain. Douze expositions doivent être organisées chaque année.
Le Kunstmuseum a été réalisé par des architectes de Hambourg, Peter P. Schweger & Partner. Il est dirigé par Gijs van Tuyl, qui vient du Rijksdienst voor Beeldende Kunst de La Haye, où il était chargé des expositions, après s’être occupé, de 1978 à 1991, des exposants néerlandais aux biennales de Venise et de Sao Paolo.
De la Noce à La Ville
Les premières œuvres de Fernand Léger, et leur hommage à la technologie qui a façonné la société du XXe siècle, constituent un sujet particulièrement approprié pour inaugurer un tel musée.
L’énigmatique La Noce, de 1911-1912, de Paris, rejoindra la vision de l’homme "mécanisé",comme La Partie de cartes d’Otterlo, et le grand tableau de 1919, La Ville, de Philadelphie, qui n’a pas été montré en Europe depuis 1956. Aux soixante-dix peintures à l’huile et à la douzaine d’œuvres sur papier s’ajoutent des contributions de Fernand Léger aux ballets suédois, et sa participation à un film d’essai.
L’exposition a été préparée par Katharina Schmidt, du Kunstmuseum de Bâle et Gijs van Tuyl, en collaboration avec le conservateur américain Dorothy Kosinski. Le catalogue présente les contributions des trois commissaires et de sept autres chercheurs des États-Unis, de Grande Bretagne, de France, d’Allemagne et de Suisse.
Des œuvres de la collection internationale d’art contemporain du nouveau musée, acquises récemment, sont également présentées sous le titre "Turning up". Les œuvres de 21 artistes sont rassemblées, dont celles de Carl André, Christian Boltanski, Tony Cragg, Rebecca Horn, Jörg Immendorff et Anselm Kiefer.
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Fernand Léger inaugure le Kunstmuseum
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : Fernand Léger inaugure le Kunstmuseum