L’une des quatre expériences pilotes conduites en Allemagne a été réalisée au Bayerisches Nationalmuseum de Munich (Bnm), une institution employant 180 personnes avec un budget annuel d’environ 140 millions de francs. Un an après la réforme, les résultats semblent prometteurs.
MUNICH. Le Bayerisches Nationalmuseum de Munich, placé sous la tutelle du Freistaat Bayern (le Land de Bavière), expose des œuvres d’art liées à l’histoire de la région. Son directeur, Reinhold Baumstarck, a suivi depuis son introduction, en 1996, le projet-pilote qui a donné au musée l’autonomie de gestion (Budgetierungsrecht). Il se félicite aujourd’hui des résultats, qui permettent "de réaliser beaucoup plus de choses avec un budget identique". L’autonomie de gestion constitue le point central de la réforme – elle n’a rien à voir avec une privatisation – et apporte trois modifications principales : les comptes ne sont plus annuels mais pluriannuels (entre trois et cinq ans) ; la présentation du bilan entre chapitres, titres et lignes budgétaires précis et immuables est abandonnée; enfin, il est possible de faire des économies en améliorant du même coup l’efficacité des dépenses du musée. En outre, un contrôle d’utilité et de financement est effectué systématiquement pour tout projet de dépense. L’autonomie de gestion permet au musée de répartir librement ses 40 millions de francs de dépenses de fonctionnement et de prévoir des opérations à long terme. Ainsi, le laboratoire de restauration, où travaillent en permanence seize personnes, a été modernisé. Le coût des nouvelles machines, trop important pour un budget annuel, a pu être amorti sur plusieurs années, et les opérations sous-traitées à l’extérieur sont maintenant réalisées en interne. Certaines dépenses ont été rationalisées : par exemple, les frais de téléphone, qui ne devaient pas être inférieurs au montant du budget alloué au risque d’être diminués l’année suivante, ce qui donnait toujours lieu à des dépenses forcées en fin d’année, qualifiées de "fièvre de décembre". La première année d’autonomie s’est soldée par une diminution des coûts de gestion de 5,2 %. L’objectif actuel du musée est de contrôler les dépenses et, dans un second temps, d’améliorer les recettes. Reinhold Baumstarck ne ressent cependant pas le besoin d’avoir à ses côtés un "manager", "qui n’aurait pas le poids ni la crédibilité nécessaires pour représenter le musée à l’extérieur".
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Expérience pilote en Bavière
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Expérience pilote en Bavière