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Portrait

Emma Lavigne, présidente du Palais de Tokyo : un vaisseau amiral pour la commissaire et conservatrice à succès

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 5 septembre 2019 - 586 mots

PARIS

Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz
Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz
Photo Hervé Véronèse
© Centre Pompidou

1968 Emma Lavigne naît à Versailles d’un père ingénieur et d’une mère psychothérapeute. Historienne de l’art, elle est diplômée en histoire, histoire de l’art et de l’architecture, à la Sorbonne et à l’École du Louvre.

2000 Après des débuts à l’International Council of Museums (Icom, le Conseil international des musées), à la Caisse nationale des monuments historiques, et, en tant qu’enseignante, à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, Emma Lavigne affirme ses talents de commissaire d’exposition à la Cité de la musique, à Paris, où elle est nommée conservatrice en 2000. Elle y joue la carte de la transdisciplinarité avec des expositions consacrées aux relations entre la musique et l’art contemporain telles qu’« Espace Odyssée », sur une scénographie de Dominique Gonzalez-Foerster. On lui doit également la première exposition consacrée à l’œuvre vidéo de Christian Marclay, « Christian Marclay : Replay » (2007).

2008 Conservatrice pour l’art contemporain au Centre Pompidou, Emma Lavigne y est chargée de l’exposition inaugurale du Centre Pompidou mobile, « La Couleur » (2011-2012). La même année elle est également associée à l’exposition « Danser sa vie. Art et danse de 1900 à nos jours », avec Christine Macel, explorant les correspondances entre la danse et les arts visuels. Surtout, elle signe le commissariat de la rétrospective « Pierre Huyghe » (2013-2014), qui fait pour la première fois entrer des organismes vivants dans le musée. Elle est reçoit les insignes de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

2014 Nommée directrice du Centre Pompidou-Metz en décembre 2014, elle succède ici à Laurent Le Bon, alors que le « Beaubourg lorrain », qui accuse une baisse de fréquentation, se débat dans d’inextricables difficultés financières. La mission d’Emma Lavigne est délicate, elle s’en acquitte haut la main. Durant les cinq années de son mandat, elle monte en effet quelques expositions phares qui rencontrent un véritable succès public, instaure la gratuité pour les moins de 26 ans et stabilise ainsi le nombre d’entrées à un chiffre entre 300 000 et 350 000 visiteurs par an.

2017 Commissaire de nombreuses expositions à France et à l’étranger, notamment du pavillon français à la Biennale de Venise 2015 avec un projet de Céleste Boursier-Mougenot, elle est commissaire invitée de la 14e Biennale de Lyon intitulée « Mondes flottants » (2017). « L’art doit être une métaphore de la liberté des individus », déclare-t-elle alors au micro de TV5Monde. C’est une autre manifestation artistique à l’échelle d’une ville qu’elle dirige cet automne (du 12 octobre 2019 au 19 janvier 2020), en collaboration avec la commissaire Emmanuelle de Montgazon, la première édition de « Traversées ». L’ événement est organisé par la Ville de Poitiers et a pour invitée principale l’artiste sud-coréenne Kimsooja.

2019 Le 24 juillet, Emma Lavigne est officiellement nommée présidente du Palais de Tokyo par le président de la République, sur proposition de Franck Riester, ministre de la Culture. Depuis le départ, en janvier dernier, de Jean de Loisy pour la direction de l’école des Beaux-Arts de Paris, le Palais de Tokyo était sans dirigeant. Son projet prévoit d’en faire « une plateforme de réflexion partagée et engagée sur la société et le monde contemporain. »

Pour sa soirée d’adieux au Centre Pompidou-Metz, elle « a droit à une standing ovation», note le Républicain Lorrain. Ainsi qu’à un vibrant hommage du président du Centre Pompidou, Serge Lasvignes, qui selon le quotidien du Nord aurait déclaré à cette occasion : « En fait, vous rassurez et, au-delà, vous séduisez, sans plan, sans démarche, simplement par la manifestation de votre personnalité. » Cette double faculté sera utile pour garantir au Palais de Tokyo le précieux concours de son mécénat privé.

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°528 du 6 septembre 2019, avec le titre suivant : Emma Lavigne, présidente du Palais de Tokyo : un vaisseau amiral pour La commissaire et conservatrice à succès

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