ETATS-UNIS
La Salle University Art Museum et le Berkshire Museum ne pourront plus prêter ou emprunter des œuvres aux 243 musées membres de l’AAMD.
Aux Etats-Unis, l’Association of Art Museum Directors (AAMD) tolère la cession d’oeuvres si les fonds collectés sont mis au profit des collections, par l’acquisition d’autres œuvres ou la restauration par exemple. La Salle University Art Museum et le Berkshire Museum, avaient vendu une partie de leur collection pour assainir leur situation financière. Le conseil d'administration de l’AAMD, après un vote, a décidé d’interdire à ses 243 membres de prêter ou de louer des œuvres à ses deux institutions.
« Lorsqu’un musée viole la confiance de ses mécènes et de son public, il perd l’opportunité et la responsabilité de rendre des chefs-d'œuvre accessibles au public. Cela affaiblit l’institution concernée ainsi que les musées dans leur ensemble » a déclaré l’AAMD dans un communiqué publié vendredi 25 mai 2018. Parmi ses membres, des grandes institutions telles la Dia Art Foundation, le Metropolitan Museum of Art, Solomon R. Guggenheim Museum and Foundation à New York, ou encore The Menil Collection à Houston. L’AAMD avait voté la même sanction, toujours effective, en 2014 contre le Delaware Museum.
A Pittsfield, après des mois de litige, la justice américaine avait autorisé la vente d’œuvres de la collection du Berkshire Museum, jugeant l’opération nécessaire à la survie du lieu. Autorisé à vendre jusqu'à quarante œuvres pour atteindre 55 millions de dollars (47,1 M€), le musée pourra utiliser 50 millions de dollars (42,8 M€) pour financer son exploitation. Le reste devra bénéficier à la collection.
La vente, qui s’est déroulée chez Sotheby’s fin mai 2018, a totalisé 42 millions de dollars* (36 M€), en dessous des 55 millions espérés. Parmi les 12 œuvres passées sous le marteau, Three Seated Women d’Henry Moore (est. 400 000 à 600 000 $) a été adjugé 300 000 dollars (257 000 €), Force Comique de Francis Picabia (est. 800 000 à 1,2 M$) est parti pour 1,1 million de dollars (0,94 M€), Blacksmith’s Boy, Heel and Toe de Norman Rockwell (est. 7 à 10 M$) s’est envolé pour 8,1 millions de dollars (6,9 M€) et New Granada (1875) de Frederic Edwin Church (est. 5 à 7 M$) a été ravalé. Deux œuvres ont été vendues en gré à gré dont Chez le barbier Shuffleton de Norman Rockwell, acquis par le futur musée de Georges Lucas.
Pour le musée de l’université La Salle, ce sont 46 œuvres de la collection qui passent à l’encan chez Christie’s de mars à juin 2018. La vente devrait rapporter 7 millions de dollars (6 M€). Parmi les lots se trouvent des toiles de Jean-Auguste-Dominique Ingres, Georges Rouault ou Henri Matisse. Le produit de la vente servira à rétablir la situation financière.
Au même moment, en avril 2018, le Baltimore Museum a décidé de restructurer sa collection en se séparant de sept oeuvres d’artistes hommes blancs américains (Andy Warhol, Robert Rauschenberg, Franz Kline, Kenneth Noland et Jules Olitski) pour acquérir des nouvelles pièces en partie réalisées par des artistes afro-américains (Mark Bradford, Zanele Muholi, Trevor Paglen, John T.Scott,..). Ce dernier n’a pas été sanctionné par l’AAMD.
* Hormis les estimations, tous les prix sont indiqués frais acheteurs inclus.
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Deux musées américains sanctionnés pour la vente d’œuvres de leur collection
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