Des papyrus viennois

VIENNE (de notre correspondante). Commencée en 1997, la restructuration  de la Bibliothèque nationale de Vienne a porté ses fruits : le transfert de 1,3 million de volumes dans les nouvelles réserves souterraines a dégagé une partie de l’aile gauche du Palais impérial voisin, sur la Josefsplatz. Les espaces les plus fastueux ont ainsi pu être restaurés et aménagés pour accueillir expositions et manifestations, et 2 000 m2 ont été libérés pour le nouveau Musée du papyrus. Autrefois confinée dans 550 m2 à l’Albertina, sa collection de 180 000 papyrus et objets égyptiens du XVe siècle av. J.-C. au XVe siècle ap. J.-C. était fermée au public. Ce fonds unique au monde a été constitué à partir de 1883 par l’archiduc Rainer qui, le 18 août 1889, en a fait don à l’empereur François-Joseph pour son anniversaire. Une dizaine de thèmes, comme la religion, la magie, la médecine ou la littérature antique, structurent l’ensemble. Ainsi, une dictée en cinq exemplaires (Ve-VIIIe siècle) – témoin linguistique mais aussi social de l’Égypte antique –, est présentée dans une section consacrée à l’école, et quatre portraits du Fayoum illustrent le chapitre sur le culte des morts. La vie courante n’est pas en reste : par exemple, un titre de crédit d’un soldat romain (27 ap. J.-C.), et un mandat d’arrêt pour griffonnage sur la voie publique (VIIe siècle) évoquent l’économie et l’administration publique. Outre le musée, idéalement situé à côté du grand atrium de la Bibliothèque nationale, l’institution s’est également dotée d’espaces consacrés à l’analyse et l’étude des textes et d’une bibliothèque de 14 000 œuvres, elle aussi ouverte au public.