Les tableaux de l’artiste sont présents dans une centaine de lieux, à commencer par « son » musée à Rodez.
Monde. Si l’on souhaite embrasser l’ensemble de sa carrière, c’est au Musée Soulages, à Rodez, que l’on se rendra. Lorsqu’en 2005, Pierre et Colette Soulages donnent à l’agglomération du Grand Rodez un ensemble important d’œuvres et de documents, la Ville s’engage en retour à valoriser cette donation par un bâtiment spécifique. Onze ans plus tard, en mai 2014, le musée est inauguré dans la métropole ruthénoise où le peintre est né en 1919. Il peut se prévaloir de posséder la plus grande collection de Soulages au monde et présente un superbe cabinet d’estampes (eaux-fortes, lithographies, sérigraphies), ainsi que trois bronzes de l’artiste. Sa collection compte quarante et une peintures sur toile, dix-neuf autres y étant placées en dépôt (deux provenant de collections publiques, dix-sept de particuliers). La donation fondatrice, consentie par le couple Soulages en 2005, comporte en outre tout l’œuvre gravé, les travaux préparatoires aux vitraux de l’abbaye de Conques, des peintures sur papier et de nombreux documents d’archives. En 2020, Pierre et Colette Soulages ajoutent dix-huit peintures sur papier (brou de noix, gouache, fusain ou encre sur papier), cinq grandes toiles et un vase des ateliers de Sèvres. Deux « outrenoirs » ont tardivement rejoint les cimaises du musée : l’un peint par l’artiste dans sa centième année, faisait partie de cette troisième donation ; le second, daté de 1997, a été donné par le galeriste Karsten Greve.
Si le musée de Rodez se distingue par son parcours à la fois pédagogique et très complet, le Musée Fabre de Montpellier offre, pour sa part, un panorama général de l’œuvre dont il magnifie les « outrenoirs ». Situé dans la ville où Pierre Soulages rencontra Colette, sa future épouse, il demeurait le « musée de cœur » du peintre, qui le fréquenta dans sa jeunesse, venant y admirer, entre autres, les toiles de Gustave Courbet. Soulages a ainsi fait, en 2005, à la Ville de Montpellier, une donation comprenant vingt tableaux (de 1951 à 2006) dont deux « outrenoirs » et plusieurs polyptyques. Cette donation initiale fut complétée par deux dépôts successifs, d’un total de onze œuvres. Profitant de travaux, le musée a aménagé des espaces dévolus à l’ensemble ainsi constitué, qui complétait des acquisitions effectuées en 1999 de plusieurs « outrenoirs » – et auquel s’était ajouté, en 2013, un ultime don, une œuvre de 2012 offerte par la fondation d’entreprise du musée.
Inaugurées en 2007, les salles consacrées à Soulages mettent en valeur cinq « outrenoirs » montés sur câbles, en suspension dans l’espace, selon le dispositif expérimenté pour la première fois, en 1966, au Museum of Fine Arts de Houston. La lumière naturelle, la façon dont elle offre à ces peintures mono-pigmentées de vivre à son contact, confère au lieu une qualité exceptionnelle.
À Paris, dix-huit œuvres de Soulages sont présentes dans les collections du Musée national d’art moderne (dont deux goudrons sur verre, trois brous de noix et une encre sur papier). Le Guggenheim et le MoMA à New York, la National Gallery à Washington, l’Art Institute de Chicago, furent parmi les premiers à acquérir des tableaux de l’artiste français. On trouve également des Soulages à la Tate Gallery, à Londres, dans plusieurs institutions en Allemagne, au Japon, soit dans plus d’une centaine de musées sur les différents continents.
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Des œuvres très visibles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°598 du 4 novembre 2022, avec le titre suivant : Des œuvres très visibles