Archéologie

Découverte de fresques de « deuxième style pompéien » à Arles

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 14 novembre 2013 - 356 mots

ARLES

ARLES (BOUCHES-DU-RHÔNE) [14.11.13] – Le quartier résidentiel antique de Trinquetaille à Arles a livré cet été des peintures murales d’excellente qualité qui constituent les meilleurs exemples du « deuxième style pompéien » en Gaule.

Médiapart révèle que cet été, sur le site dit de la Verrerie (du nom de la fabrique du XVIIIe siècle qui occupe les lieux) à Arles, dans le quartier de Trinquetaille sur la rive droite du Rhône, ont été découverts de nouveaux enduits muraux peints d’une fraîcheur exceptionnelle et dans un très bon état de conservation.

Datant du Ier siècle avant notre ère, ils ont été identifiés par Julien Boislève, chargé d’études spécialisées sur les peintures et stucs d’époque romaine à l’INRAP, comme relevant du « deuxième style de Pompéi ». Cette distinction conventionnelle correspond à la stylistique des années 70 à 20 avant J.-C. commune aux cités campaniennes ensevelies par l’éruption du Vésuve en 79 que sont Pompéi, Herculanum, Stabiès et Torre Annunziata.

Ces fresques, qui n’ont pas encore été entièrement excavées et pourraient donc se prolonger sur plusieurs mètres, constituent les peintures du « deuxième style » les mieux préservées de Gaule. Bien que dépourvues de motifs figurés, elles imitent des marbres colorés avec une très grande qualité d’exécution qui permet aux archéologues de justifier la présence de riches citoyens romains parmi les colons qui se sont établis à Arles au Ier siècle avant notre ère - du moins jusqu’à un certain point puisque l’imitation du marbre peut être interprété comme une incapacité financière d’importer de la véritable pierre pour le pavement des murs.

Le site de la Verrerie avait déjà été en partie fouillé de 1981 à 1984, révélant un quartier d’habitation aisé, décoré de somptueuses mosaïques qui ont été déposées au Musée départemental de l’Arles antique, et habité jusqu’à un incendie survenu aux alentours de 260. Cette découverte, conjointe de celle d’une mosaïque polychrome à motifs géométriques, intervient dans un contexte de nettoyage du site investi par la végétation et la pollution contemporaine. De nouvelles pièces résidentielles ont été mises au jour et sont autant de nouveaux morceaux du puzzle permettant d’apporter des connaissances supplémentaires sur l’antiquité arlésienne.

Légende photo

Fresques romaines de Trinquetaille à Arles -  © courtesy Pierre Polomé

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