Daniel Johnston traits rock n’roll

Ce dernier dessine depuis qu’il compose, illustrant lui-même les pochettes des cassettes qu’il distribuait dans les rues d’Austin avant de rejoindre l’underground new-yorkais au début des années 1980. S’ensuit un univers graphique aussi déjanté que son créateur maniaco-dépressif.

Johnston, king de la « lo-fi » musique, est une légende urbaine qui renaît de ses cendres. Terrassé par la drogue, il se fait peu à peu oublier avant que son plus grand fan, Kurt Cobain, se produise sur scène avec un tee-shirt à l’effigie de Jeremiah la grenouille, sympathique amphibien sous LSD, qui interpelle le spectateur par un désormais célèbre Hi, How Are You. Celle qui demeure la créature iconique du bestiaire pop de Daniel Johnston ouvre le bal des monstres conduit par l’Incroyable Hulk ou Captain America, symboles de la lutte du bien contre le mal, combat que le dessinateur transpose depuis l’enfance de ses rêves éveillés à sa réalité subjective.

Un film-documentaire et des bandes-son accompagnent la centaine de dessins exposés. Les médias s’accordent à retranscrire l’univers fantasmé de leur créateur, qui s’identifie à Joe, boxeur écervelé dont le crâne ouvert laisse échapper ses pensées. À chacun de les recueillir. n Bertrand Dumas