Andy Warhol appelait son quartier général à New York The Factory, la Fabrique. Le 16 mai, le nouveau Musée Andy Warhol ouvrira ses portes à Pittsburgh, dans un bâtiment industriel entièrement rénové et remanié.
PITTSBURGH - Le musée hébergera une collection de quelque 3 000 œuvres de l’artiste, avec les immenses "archives" de papiers, notes et autres matériaux rassemblées par Andy Warhol. Dans le monde des musées américains, en pleine effervescence, ce sera la plus grande institution consacrée à l’œuvre d’un seul artiste. Le musée fait partie de l’Institut Carnegie. Ses collections viennent de l’Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. et du Dia Center for the Arts.
Installer un dépôt de "Warholiana" dans un lieu comme Pittsburgh pourrait cependant paraître étrange, puisque c’est surtout Manhattan qui est associé à la carrière de l’artiste, d’abord dans un groupe de marginaux, puis dans la jet set internationale dont il peignait les portraits, enfin sur la scène artistique de SoHo. Mais Warhol – de son vrai nom Warhola – est né dans une famille d’immigrants slovaques, et il a grandi dans cette ville. Et comme l’affirme le directeur du musée, Tom Armstrong : "Les années où il décida de devenir un artiste sont celles de Pittsburgh".
La Fondation Andy Warhol
Cinq cents œuvres seront présentées à l’occasion de l’ouverture du musée. Les visiteurs pénétreront dans la galerie par un passage indigo foncé. Les étages seront organisés thématiquement ; le dernier étage présentera des objets associés à la trilogie "Réputation, fortune et mode".
Pendant plus d’un an, la Fondation Andy Warhol, principale bienfaitrice du musée, s’est battue avec son ancien avocat sur le montant des honoraires à verser pour le réglement de l’héritage de l’artiste, mort en 1987. Cette lutte coûteuse s’est aujourd’hui transformée en querelle d’experts. La Fondation, par l’intermédiaire de Christie’s, évalue l’ensemble des biens à environ 200 millions de dollars, tandis que ses adversaires les estiment à 600 millions. Aucune des actions judiciaires engagées contre la Fondation n’a affecté le programme du musée ni ses prévisions. "Nous sommes très indépendants de la Fondation, bien que les collections nous soient venues par son intermédiaire. La Fondation a reçu toutes les collections du legs, et ce qui a été donné au musée en est sorti" affirme Tom Armstrong.
Dans un marché sursaturé de Warhol, le musée ne sera pas acheteur. En revanche, il espère bien recevoir des donations : "Avec le temps qui passe, nous identifierons les œuvres en possession de particuliers et nous essaierons de convaincre leurs propriétaires qu’elles ont leur place dans le Musée Andy Warhol. Mais nous ne nous intéresserons pas aux ventes aux enchères : nous n’avons pas d’argent pour cela." Pour l’instant, il reconnaît qu’aucune œuvre majeure n’est entrée au musée à la suite de dons de marchands ou de collectionneurs.
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D’Andrew (Carnegie) à Andy (Warhol)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : D’Andrew (Carnegie) à Andy (Warhol)