Crise bancaire et musées : tour d’Europe des difficultés

En Angleterre, en Belgique et en Espagne, les institutions culturelles corrigent leurs budgets les unes après les autres, anticipant une baisse du mécénat et des subventions publiques. L'annonce récente du musée des sciences et de l'industrie de Manchester est venue alimenter une situation alarmiste : une partie des recettes du musée était déposée sur un compte d'une succursale d'une des banques islandaises en faillite. Le musée a déjà annoncé la perte de 900 000 livres, qui seront répercutées sur les projets éducatifs qui devaient être développés prochainement.

En Belgique, le rachat de Fortis a catalysé les critiques sur la législation du mécénat, les projets de lois favorisant le mécénat d'entreprise n'ayant pas été adoptés. La frilosité des banques et grands groupes, dans un contexte économique difficile, pourrait directement toucher les budgets des institutions nationales, d'autant plus que le gouvernement a fait savoir depuis plusieurs années son intention de réduire les subventions au profit du mécénat.

Enfin, la situation présentée par les commentateurs espagnols n'est guère plus encourageante après l'annonce du budget alloué au ministère de la culture. Le ministre César Antonio Molina a présenté une hausse du budget de 0,57% par rapport à celui de 2008. Cette augmentation se veut suffisante pour soutenir les projets et institutions « intouchables », au détriment des plus petites structures. Les critiques sont d'autant plus virulentes que cette hausse ne saurait être suffisante au regard d'une inflation qui, selon l'O.C.D.E., atteindra 2,7%.

Les principaux musées belges et espagnols ont fait savoir qu'une baisse de leur budget impacterait en premier lieu les expositions temporaires.
[Sources : BBC news / El Pais / La Libre Belgique]