ÎLE DE PORQUEROLLES
Charles Carmignac a su donner un peu de sa touche personnelle dans le lieu que vient d’ouvrir son père sur l’île de Porquerolles.
1978 Charles naît à Paris dans une famille aisée. Son père, Édouard, est banquier puis agent de change et va bientôt créer une société d’investissement qui se développera très rapidement, au point que le magazine américain Forbes évalue sa fortune aujourd’hui à 1,48 milliard de dollars.Le financier doit sa réussite à un grand sens de l’anticipation et une personnalité tranchée avec laquelle Charles a dû composer. Celui-ci est l’aîné de quatre enfants dont sa sœur Maxime, la seule à exercer des responsabilités opérationnelles dans la société de gestion de fonds de leur père.
2002 Le terreau familial l’ayant poussé à entreprendre des études de commerce, il est diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris en 2002. Pour autant, la finance ne l’attire pas particulièrement. « Je me suis retrouvé à 18 ans, au milieu des traders et brokers. Les mecs se jetaient sur des sites de cul dès qu’ils avaient deux minutes. C’était assez barbare, assez violent », déclarait-il en 2007 au journal Libération. Charles Carmignac préfère se lancer dans des activités aux antipodes de la Bourse et des fonds d’investissement : des documentaires pour la télévision, un journal d’actualités pour les lycéens aux méthodes offensives de prospection (on n’échappe pas à son ADN).
2004 Il crée cette année-là « Ma langue au chat », une agence de communication qui organise des chasses au trésor pour les particuliers et pour les entreprises. L’agence alterne pertes et profits avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 600 000 euros. Il la revend en 2014. C’est qu’une autre de ses activités lui prend de plus en plus d’énergie.
2007 Sortie du premier album du groupe Moriarty, Gee Whiz But This Is A Lonesome Town. Charles Carmignac est aussi guitariste et a cofondé avec cinq copains ce groupe de country alors qu’il était encore au lycée en 1995. Dean Moriarty est le personnage principal du célèbre roman Sur la route, de Jack Kerouac. Ce premier album rencontre le succès et fait connaître le groupe auprès des producteurs. S’ensuivent de nombreuses tournées dans les salles parisiennes (et même en 2011 au Musée de la chasse et de la nature), en province et dans le monde : 800 concerts dans 25 pays, revendique le site Internet du groupe. Après six albums, le groupe se met en veilleuse en 2015 avant un ultime concert à la Salle Pleyel en octobre 2017.
2017 Quelques semaines avant ce dernier concert, à 39 ans, Charles prend la direction de la Fondation créée par son père en 2000, remplaçant Gaïa Donzet, remerciée dans des conditions non élucidées. Sa principale mission est d’ouvrir le centre d’art sur l’île de Porquerolles (Var), annoncée en 2012 et qui rencontre sur le terrain de nombreuses difficultés. C’est chose faite le 1er juin 2018 (lire p. 5). Charles Carmignac a gardé de ses premières années passées dans une agence de communication et comme musicien une allure de dandy séducteur. Il affiche comme son père une confiance en soi que rien ne semble ébranler. Son intérêt pour l’art contemporain n’est pas ce qui le caractérise le plus, et on peut imaginer qu’il ne consacrera pas les vingt-cinq prochaines années de sa vie professionnelle uniquement à montrer la collection de son père à Porquerolles.
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Charles Carmignac : l’ex-musicien ouvre en fanfare la fondation à Porquerolles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°503 du 8 juin 2018, avec le titre suivant : Charles Carmignac : l’ex-musicien ouvre en fanfare la fondation À Porquerolles