Fermée pour raison de sécurité depuis 2006, l’ancienne résidence de la marquise de Pompadour bénéficie d’importantes transformations.
CHAMPS-SUR-MARNE - Dans la nuit du 20 septembre 2006, le plafond du salon chinois du château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) s’effondrait. Sept ans plus tard, si le monument est toujours fermé au public, les travaux touchent à leur fin. Les lieux, complètement restaurés et remis en valeur, n’ouvriront pourtant pas avant le printemps 2013. Car le Centre des monuments nationaux (CMN), gestionnaire de ce joyau de l’architecture du XVIIIe siècle, entend en faire la vitrine de sa nouvelle politique de valorisation de son parc immobilier. Intégré au panel de monuments étudiés pour l’installation de structures d’hébergement et de restauration, le château pourrait, à terme, accueillir un hôtel dans ses communs.
Pour l’heure, seule l’annonce de la création d’un salon de thé a été officialisée. Côté travaux, l’effondrement du plafond a révélé l’urgence sanitaire, la mérule (un champignon xylophage) ayant infesté les lieux. Les planchers de cinq pièces, notamment les plus précieuses en terme de décors, ont ainsi dû être intégralement repris. Profitant de ces travaux, l’architecte en chef des Monuments historiques, Jacques Moulin – écarté des travaux du château de Fontainebleau il y a quelques années –, a initié un grand programme de rénovation des réseaux et de mise en accessibilité du château. Il lui faudra ensuite s’attaquer aux travaux du parc, plusieurs projets étant toujours dans les cartons, dans l’attente de mécènes : le bassin de Scylla (dont les travaux sont estimés à un million d’euros) et une structure de treillage du parc avec le salon de Madame (300 000 euros).
Redécouvertes
C’est toutefois à l’intérieur du château que les choses vont changer de manière radicale. Les précieux décors du XVIIIe siècle du salon chinois et du boudoir en camaïeu, peints sous la direction de Christophe Huet pour la marquise de Pompadour, font déjà l’objet d’une profonde restauration. D’après l’architecte en chef, la toile marouflée du plafond chinois aurait subi pas moins de dix-sept interventions depuis le XVIIIe siècle, modifiant la tonalité du bleu au vert. « Pas question, toutefois, de revenir en arrière », a précisé l’architecte en chef, connu pour ses prises de position parfois hasardeuses sur le chromatisme des monuments historiques. « Son travail a été très encadré », admet discrètement un responsable du CMN, soucieux d’éviter toute polémique autour de ce joyau du parc de monuments publics.
Le château fait aussi l’objet d’un projet culturel spécifique : restituer l’état au temps des Cahen d’Anvers, dernière grande famille de financiers à l’avoir occupé, plutôt qu’un état XVIIIe incertain. Les meubles seront donc remis en place selon l’inventaire de 1935, année de la donation à l’État. Un important travail a été mené sur le mobilier par les équipes de la nouvelle direction des collections du CMN, pilotée par Christiane Naffah-Bayle. « Notre rôle est de s’assurer de la cohérence historique des intérieurs de château, explique cette dernière. C’est un changement pour le CMN, où le monument a toujours primé sur le mobilier. » Des redécouvertes ont déjà eu lieu, l’un des rares modèles originaux de lustre d’André-Charles Boulle ayant été identifié.
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Champs-sur-Marne - Prélude à une réouverture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°354 du 7 octobre 2011, avec le titre suivant : Champs-sur-Marne - Prélude à une réouverture