Journaliste, ancienne rédactrice en chef du Point, Catherine Pégard a été nommée présidente de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles en octobre 2011. Son mandat a été reconduit le 28 septembre 2016 pour trois ans.
L’Œil L’Élysée a reconduit votre mandat à la présidence de Versailles. Où en êtes-vous de l’ouverture aux scolaires le jour de fermeture du château, projet inscrit dans votre feuille de route ?
Catherine Pégard Le test a commencé en septembre. En novembre, cette mesure est donc banalisée. Nous avons reçu suffisamment de groupes pour avoir des premiers retours d’enseignants. Car cette action est menée avec l’Éducation nationale ; il est important de développer le lien avec les enseignants pour être au plus près des besoins des élèves. Souvent, les élèves arrivent à Versailles en se disant qu’ils vont devoir encore assister à un cours… Quand nous les voyons repartir avec le sourire, nous nous disons que notre mission a été remplie. À la fin de l’année, nous exposerons les chefs-d’œuvre de Versailles à Canberra, en Australie ; il ne serait pas logique d’aller à l’autre bout du monde et de ne pas les montrer aux Français qui n’ont peut-être pas un accès facile au musée. Des programmes sont déjà en œuvre avec Les Mureaux ou Trappes. Récemment, nous avons fait un travail avec 12 000 élèves de l’académie de Versailles, qui sont venus voir ou étudier le Musée de l’histoire de France. Par la suite, ces élèves ont réalisé leurs propres œuvres à partir de détournements d’œuvres – on en a fait une exposition. Certains résultats sont à couper le souffle ! Cela a été rendu possible grâce à notre partenariat avec l’académie de Versailles, et avec le renfort du mécénat de la MGEN.
Votre mission s’accompagne-t-elle de moyens supplémentaires ?
S’il faut accueillir plus d’élèves, il faut davantage de moyens. Nous mettons actuellement en place des ateliers de pédagogie pour pouvoir accueillir les enfants, grâce à un mécénat de la Fondation Bettencourt. Ces ateliers sur la transmission des savoirs seront finis, je l’espère, pour la rentrée prochaine. Concernant les enseignants et les médiateurs, cela est fait en accord avec l’académie de Versailles. Nos services entretenant déjà des relations avec l’académie, beaucoup de choses se font de manière naturelle et dans la concertation. Versailles doit apporter quelque chose aux élèves, les tout-petits comme les plus grands. Par exemple, lors des travaux du bassin de Latone, la Fondation Philanthropia, qui nous soutenait, nous a demandé d’imaginer une formule en faveur de l’apprentissage. Nous avons donc demandé aux entreprises qui intervenaient de prendre des apprentis. Maintenant, nous demandons la même chose pour tous les chantiers.
Quelle est la situation du mécénat à Versailles ?
Elle est positive et, en même temps, difficile, parce que la recherche de mécénat est sans fin. En fonction de nos projets, nous sommes aussi attentifs à trouver des mécènes pour des arbres dans le parc que pour restaurer les grilles de l’Orangerie, et de passer d’un mécénat de mille euros pour un arbre à un autre de plusieurs milliers d’euros pour la toiture de la chapelle royale… Convaincre les mécènes est un travail constant. Mais la chance de Versailles est d’avoir une multiplicité de projets. Chacun peut trouver la cause qui correspond à son rêve ou à son engagement, tout en trouvant une cohérence entre le mécénat et le projet soutenu. Ainsi de la galerie des Carrosses avec la Fondation Michelin.
Vous avez défendu le remeublement de Versailles dès votre arrivée. L’affaire des faux mobiliers XVIIIe peut-elle mettre fin à cette politique ?
Cette affaire est extrêmement douloureuse, car nous sommes victimes. Nous avons été trompés, et pas seulement Versailles ; tous ceux qui président au choix des meubles qui peuvent venir dans les collections nationales l’ont été par quelqu’un qui s’est moqué d’eux. Nous n’avons pas découvert des faux meubles, mais un trafic, une malversation, une malhonnêteté financière. La vérité est que ça concerne quelques meubles et on ne va pas remettre en question la politique du château de Versailles, du Louvre, de tous les grands musées et établissements qui visent à reconstituer leurs collections et faire en sorte que le mobilier français ne parte pas à l’étranger. Cela reste une donnée intangible et fondamentale : on fait revivre les lieux en les remeublant.
"Tout est complexe, à Versailles. Les émotions se mêlent à celles de ceux qui ont habité les lieux. La difficulté est de respecter le passé tout en vivant dans son époque."
C’est le temps que dureront les travaux de restauration du salon de la Paix, à partir de 2017, grâce au mécénat du groupe Renault.
C’est la baisse de fréquentation à Versailles depuis le début de l’année en raison du contexte terroriste.
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Catherine Pégard : Versailles doit apporter quelque chose aux élèves
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°695 du 1 novembre 2016, avec le titre suivant : Catherine Pégard : Versailles doit apporter quelque chose aux élèves