De Kempinas, on connaît le flottement presque miraculeux d’une ou de plusieurs bandes vidéo maintenues en suspension régulière par le souffle de ventilateurs.
Mais cet artiste lituanien vivant à New York a d’autres cordes à son arc tout en usant toujours du même matériel frappé d’obsolescence, relégué au rang de curiosité par le tout-numérique. Le support d’enregistrement peut aussi bien structurer des architectures d’air, d’espace et de lumière, à l’instar de l’imposante installation Parallels (2007-2013) occupant 200 m2 avec son réseau de bandes tendues dans l’espace.
Kempinas a eu carte blanche, non seulement dans les espaces d’exposition temporaire, mais aussi pour investir les collections permanentes et dialoguer avec le génie machinique de Tinguely. Dialoguer aussi avec le lieu, le Rhin, qui passe au pied du bâtiment. L’artiste ne s’est pas privé de jouer sur tous ces registres. Rassemblant des pièces existantes, des recréations adaptées au lieu et des productions comme Light Pillars (deux cylindres de bandes de huit mètres de diamètre tendus par l’air déplacé par des ventilateurs), « Slow Motion » mise sur un minimalisme spectaculaire et animé. Plutôt que de souffle, il faudrait presque parler de pneuma, cette respiration essentielle qui anime (littéralement, « donne vie à l’âme »).
D’aspect un peu froid de prime abord, le travail technique de Kempinas atteint une poésie et une fragilité émouvantes : tout ne tient qu’à un fil, imperceptible. Le spectacle n’en devient que plus intime dans une relation profonde avec le visiteur. Et ce dernier de retenir son souffle pour ne pas interrompre la magie.
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Carte blanche à Zilvinas Kempinas
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Carte blanche à Zilvinas Kempinas