Bien que l’Antiquarium romain, musée resté longtemps fermé, ait rouvert en 1994 dans un bâtiment du parc du Celio (la Casina del Salvi), ses richissimes collections sont toujours entreposées dans des caisses. Leur restauration et leur étude ne se sont pas arrêtées pour autant, comme en témoigne une exposition actuellement présentée aux Musées du Capitole.
ROME. Après l’ouverture en décembre 1994 de la Casina del Salvi, bâtiment du XIXe siècle, restauré et destiné à accueillir l’Antiquarium municipal, cette institution ne semble plus préoccuper grand monde. La question de cette collection extraordinaire, riche d’environ 60 000 fragments, n’a toujours pas été réglée. L’ensemble est invisible depuis 1939, époque où son siège sur la colline du Celio a été fragilisé par la construction de la ligne de métro cinq mètres seulement sous ses fondations. Les pièces furent alors mises dans des caisses “itinérantes”, tandis que les marbres sont restés dans un jardin du Celio. L’étude, le catalogage et la restauration de ce patrimoine immense ne se sont pas pour autant stoppés, comme le montre l’exposition organisée par Laura Ferrea qui se tient jusqu’au 2 février au Palais Caffarelli, aux Musées Capitolins. “Les dieux de terre cuite” présente les résultats de plus de dix ans de recherches sur un ensemble de terres cuites architecturales polychromes, qui proviennent toutes du fronton d’un temple d’époque républicaine (IIe siècle av. J.-C.) consacré à Mars et découvert en 1878, via San Gregorio, sur le Celio. Les sept figures principales du relief (trois divinités, un personnage en toge et trois serviteurs), restaurées et exposées dès l’époque de leur découverte, étaient visibles jusqu’aux années 1980 au Palais des Conservateurs. Le patient travail de recherche mené par Laura Ferrea et la restauration des fragments permettent aujourd’hui de restituer l’ensemble de la scène occupant le fronton triangulaire. La composition s’est enrichie d’environ 250 fragments inédits qui viennent compléter les figures déjà connues, en dessinent d’autres et reconstituent l’intégralité de la cime du fronton. Signalons en particulier un remarquable relief acrotère au sommet du tympan, figurant le mythe d’Héraclès et Hésione, qui éclaire l’ensemble du système décoratif du temple. Après l’exposition, le fronton, dont la seule reconstitution est longue de douze mètres, sera remonté dans une des pièces attenantes à la Casina del Salvi et sera visible sur rendez-vous.
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Caisses de Rome
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°159 du 22 novembre 2002, avec le titre suivant : Caisses de Rome