Le tout nouveau parc de sculptures en plein air aménagé dans l’enceinte du château de Caen doit s’accompagner d’une opération de commandes publiques.
CAEN - Perchés sur des mâts en bois pouvant s’élever jusqu’à 12 mètres de haut, d’imposantes créatures mi-humaines, mi-animales, en fonte d’aluminium, occupent depuis quelques semaines le parc du Château de Caen. Les aficionados de la Biennale de Venise auront reconnu l’œuvre de Huang Yong Ping, présentée en 1999 dans le Pavillon français, neuf figures légendaires chinoises vieilles de 2 300 ans. Dépôt du Fonds national d’art contemporain, cet ensemble inaugure le tout nouveau Parc de sculptures que la ville souhaite développer dans l’enceinte du château. Ce projet a été initié par le directeur du Musée des beaux-arts – établissement également situé dans l’enceinte médiévale. En prenant la tête du musée caennais il y a trois ans, Patrick Ramade avait constaté que la sculpture était quasiment absente du musée et de la ville en général. « Les collections de sculptures ont été détruites lors de bombardements de 1944. La sculpture s’est trouvée exclue des acquisitions et des reconstitutions des fonds du musée, précise-t-il. Comme il ne restait plus de place à l’intérieur, nous nous sommes installés en plein air, dans le parc paysagé de la forteresse ». Pensé comme une véritable « extension du Musée des beaux-arts », le Parc de sculptures s’inscrit dans un vaste programme de réaménagement et de revalorisation du château (lire l’encadré).
Autre dépôt du FNAC, une pièce monumentale aux couleurs acides de Damien Cabanes (2000) a été installée aux côtés du Poisson volant, du Serpent à neuf têtes et autre Singe à tête d’homme de Huang Yong Ping. Un bronze de Rodin, L’Homme qui marche (1900), le Grand Guerrier (1894-1900) de Bourdelle et une Grande Femme I (1958-1960) de Giacometti font également partie de la nouvelle installation. « Ces cinq œuvres marquent l’acte de naissance d’un projet qui se veut ambitieux, note Patrick Ramade. L’idée est de lancer ensuite une vaste opération de dépôts et de commandes publiques, pour créer un espace dévolu à la sculpture moderne et contemporaine, à l’instar de la Fondation Maeght ». Le conservateur insiste sur sa cohérence avec le programme urbain, précisant que « les 1 % ont eu des effets pervers, avec beaucoup de quantité et peu de qualité, c’est-à-dire des œuvres qui n’étaient pas intégrées au contexte architectural, c’est ce que nous voulons éviter ». La première commande publique devrait être lancée début 2008, parallèlement à une grande exposition de sculptures. Ces pièces pourraient ensuite déborder sur la ville et envahir l’espace urbain…
Situé en plein centre-ville, le site du château de Caen comprend l’une des plus grandes enceintes médiévales d’Europe, construite par Guillaume le Conquérant, au XIe siècle, autour d’un éperon rocheux surplombant la ville. Depuis 2004, cette dernière a initié un grand projet de revalorisation de son château. Il s’agit de reconstituer le chemin de ronde des remparts, actuellement interrompu en différents endroits, de restaurer et mettre en valeur les vestiges du Vieux Palais, de la salle de l’échiquier et du Donjon. La terrasse d’artillerie sera, quant à elle, reconstituée dans son aspect du XVIe siècle, tandis qu’un soin particulier sera apporté à l’aménagement des abords du château. Avec le Musée des beaux-arts, établissement à l’architecture contemporaine discrète, le nouveau Parc des sculptures offrira au site un aspect résolument moderne et ouvert sur la ville. L’ensemble doit être livré d’ici à 2012.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Caen, la sculpture prend l’air
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Le Château, 14000 Caen, tél. 02 31 30 47 70, www.ville-caen.fr/mba, tlj sauf mardi et certains jours fériés 9h30-18h.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°262 du 22 juin 2007, avec le titre suivant : Caen, la sculpture prend l’air