Le Musée d’art contemporain de Budapest vient d’ouvrir ses portes dans le Palais Royal de la ville. À l’exemple des œuvres données par Peter Ludwig avant sa mort, le ministre de la Culture hongrois lance un appel au mécénat afin d’étoffer une collection encore relativement pauvre.
BUDAPEST - Le gouvernement hongrois, de tendance socialiste, avait inscrit dans son programme électoral de 1992 la création d’un musée d’art contemporain à Budapest. L’ouverture du lieu en décembre a donné l’occasion au ministre de la Culture, Balint Magyar, de rappeler que "pour que les arts soient florissants, le pays a besoin d’une bourgeoisie active". Cette remarque, si elle n’est pas dénuée de fondement, peut sembler un peu ironique tant l’histoire de l’art du vingtième siècle est jalonnée de rébellions contre toute forme de bourgeoisie. Installé à la place du Musée du Mouvement des travailleurs dans le Palais Royal au décor pompeux de marbre rouge datant des années soixante-dix, le nouveau musée est manifestement considéré comme le symbole de la nouvelle Hongrie, moderne et résolument tournée vers l’Occident. Il se propose également d’exposer l’art hongrois, et le ministre de la Culture n’a pas manqué de replacer cet événement dans le contexte de la célébration du 1100e anniversaire des conquêtes magyares.
Ce nouvel espace intègre le Musée Ludwig, créé en 1989 par l’industriel allemand, qui lui a fait don de soixante-douze œuvres et prêté à long terme quatre-vingt-quinze autres pièces. Après la mort du donateur, survenue brusquement l’an dernier, sa veuve Irene a apporté son soutien au projet, et ses tableaux font aujourd’hui partie intégrante de la collection relativement pauvre du nouveau musée. Le ministre a d’ailleurs fait appel aux entreprises et aux banques afin qu’elles acquièrent des œuvres pour enrichir cet ensemble, comme une vingtaine de sociétés l’ont déjà fait. La directrice du musée, Katalin Néray, ancien conservateur à la Galerie nationale et, depuis 1986, directeur du Palais national des Expositions, a maintenant une tâche difficile à accomplir. Dans une communauté artistique relativement restreinte, il lui faudra beaucoup de diplomatie pour choisir les représentants de l’art contemporain hongrois dignes d’entrer au musée.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Budapest cherche des donateurs