L’ouverture du Musée de l’Alhambra de Grenade et l’interdiction de la circulation automobile dans le bois qui l’entoure mettent un terme au plus grand cycle de réaménagements du palais de Charles Quint depuis qu’il a reçu le titre de premier monument national d’Espagne en 1870. Contesté, Mateo Revilla, directeur de l’Alhambra, défend son projet.
GRENADE (de notre correspondante). Mateo Revilla a abandonné en 1985 sa chaire d’histoire de l’art à l’Université de Grenade pour devenir le directeur de l’Alhambra. Responsable du projet de réaménagement du monument le plus visité d’Espagne, il a, durant ces douze années, mené à bien une série d’améliorations tant sur les plans culturel et artistique que ceux de l’urbanisme et de l’organisation. Une nouvelle entrée a été ouverte sur l’aile est, à côté d’un vaste parking. Peu à peu, le bois qui l’entoure a été fermé à la circulation automobile, au grand dam des commerçants, et notamment des boutiques de souvenirs de la célèbre Cuesta Gomérez. “Je suis opposé à la transformation des musées en supermarchés. Il existe des moyens de financement qui n’obligent pas à banaliser l’art”, affirme Mateo Revilla, interrogé par nos correspondants espagnols du Periodico del Arte. “Le Parti Populaire (la droite espagnole) a très mal vécu la victoire du PSOE (le parti socialiste espagnol) aux élections régionales de 1996. Depuis la mairie et le gouvernement, qu’il contrôle tous deux, le Parti Populaire a décidé de briguer l’Alhambra en insistant sur la création d’une instance de consultation supplémentaire”, affirme Revilla, en rappelant que mairie et gouvernement figurent déjà dans son conseil d’administration. Il estime absurde la polémique sur la construction de la salle des fêtes El Rey Chico. Certains voudraient en faire assumer la responsabilité au conseil d’administration, même si le conseil municipal avait accordé une autorisation relative. “Le conseil d’administration s’est contenté d’émettre le rapport qui lui avait été demandé. Un rapport positif puisque l’œuvre de l’architecte Rafael Soler nous a paru moderne, sobre et nettement différente de l’environnement. C’est un prétexte comme un autre pour détourner l’attention de l’opinion publique de ce qui a été fait de réellement important pour l’Alhambra”. Mateo Revilla prétend qu’il a été beaucoup plus préoccupé ces derniers temps par l’ouverture du musée, en octobre, et l’inauguration, début novembre, de l’exposition de sa collection de tissus islamiques qui, pour la plupart, n’ont jamais été montrés au public. “Le musée comporte sept salles dans lesquelles est présenté un panorama de l’art islamique espagnol de la période du califat à l’époque chrétienne, du VIIIe au XVe siècle. Nous avons la chance de posséder quelques pièces emblématiques de l’histoire de l’art islamique : la Fontaine d’al-Mansur, le Vase aux Gazelles, les Lions du Maristán et le Vase de Simonetti”, déclare le directeur de l’Alhambra, qui a consacré plus de trois ans à cet ambitieux projet.
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Bras de fer à l’Alhambra
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°48 du 21 novembre 1997, avec le titre suivant : Bras de fer à l’Alhambra