« Je veux que la réponse de la France à la crise économique soit une réponse culturelle. On va faire de la culture l’un des éléments majeurs de la lutte pour surmonter la crise. Et pour que cela soit vrai, il faut que la création soit au cœur de cette politique culturelle que je souhaite impulser », a déclaré le président de la République le 2 février à l’Élysée en installant le nouveau « Conseil de la création artistique ». Et de poursuivre : « J’ai de l’ambition pour ce conseil. Je veux que nous produisions des résultats, et je veux qu’au-delà des idées préconçues des uns et des autres, l’on montre que la France est enfin entrée dans le XXIe siècle. » Dans le style volontariste qu’on lui connaît, Nicolas Sarkozy a justifié la mise en place du Conseil de la création artistique en rappelant « l’attachement séculaire qui unit la Nation et ses artistes », convoquant au passage Charles V et François Ier.. Témoignant d’une attention inédite en faveur de la création et des créateurs – déjà amorcée à Nîmes le 13 janvier lors de ses vœux aux acteurs de la culture –, le chef de l’État a paru résolu, pour reprendre ses termes, « [à] donner un nouveau souffle à [sa] politique artistique », tout en souhaitant « être créatif dans le processus lui-même ». On attendait donc des surprises dans la composition du conseil confié à Marin Karmitz. La première est venue de la faible représentation de la gente féminine, avec une seule femme (Dominique Hervieu, directrice du Théâtre national de Chaillot) pour dix hommes. La seconde ressort à la très forte proportion de directeurs d’institutions, à l’image de Jacques Blanc, directeur du Quartz (Scène nationale de Brest) ; Laurent Bayle, directeur général de la Cité de la musique, ou Jean Vinet, directeur du Centre des arts du cirque de Basse-Normandie. De son côté, le directeur du projet « Centre Pompidou-Metz », le brillant Laurent Le Bon, aura la lourde charge de faire entendre la voix des musées et des arts plastiques au sein de ce conseil (1). Gageons que cette nouvelle instance, portée par le dynamisme et la volonté présidentielle, aura à cœur d’apporter des idées innovantes pour la culture : notre pays en a bien besoin.
(1) Y figurent également : Henri Atlan, médecin, universitaire, philosophe ; Hervé Chabalier, président-directeur général de l’agence CAPA ; Emmanuel Ethis, universitaire, sociologue de la culture ; Vincent Frerebeau, fondateur du label indépendant « Tôt ou Tard » ; Emmanuel Hoog, président-directeur général de l’Institut national d’audiovisuel ; Olivier Meyer, directeur du TOP (Théâtre de l’Ouest parisien) et du Théâtre de Suresnes Jean-Vilar.
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Une réponse culturelle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°296 du 6 février 2009, avec le titre suivant : Une réponse culturelle