Un monde à musées

Le monde des musées ne cesse de bouger, à l’étranger et en France, comme vient nous le rappeler notre « Classement des musées ». Unique en son genre, ce dernier permet chaque année, à partir des données collectées auprès de 400 institutions environ, d’offrir une photographie précise de la situation hexagonale. Et 2007 a été indéniablement une bonne année dans notre pays. Alors que la fréquentation avait augmenté de 1 % par an seulement en 2005 et 2006, elle a progressé globalement de 5 % en 2007. Premier enseignement : la gratuité ne paie pas toujours. Le Petit Palais à Paris, par exemple, a vu le nombre de ses visiteurs baisser de 28 % et le Musée d’art moderne de la Ville de Paris de 44 %, ce dernier se trouvant cependant en 2007 dans une année de transition. Les établissements essayent par conséquent de multiplier les événements pour attirer les visiteurs : le nombre des expositions a ainsi augmenté de 9 % entre 2006 et 2007. Enfin, parce qu’ils sont obligés de plus en plus de multiplier leurs ressources propres, les musées ayant répondu à notre enquête ont vu leurs recettes commerciales effectuer un bond de 25 %. 2007 a aussi été une année riche en ouvertures et réouvertures, à l’instar du Musée Fabre à Montpellier, du Musée de la chasse et de la nature ou de la Cité de l’architecture et du patrimoine, tous deux à Paris.
Le dynamisme de nos musées fait aujourd’hui des émules jusque dans le golfe Persique, qui entend jouer un rôle culturel de tout premier plan dans les décennies à venir. Le Qatar – qui se positionne aussi sur le terrain diplomatique, à l’exemple des accords de Doha qui viennent de remettre en marche les institutions libanaises – sera le premier en novembre à ouvrir son musée, d’art islamique en l’occurrence. Si les Qataris s’appuient sur leurs propres ressources, les Émiratis se sont tournés vers l’étranger. Thomas Krens, le directeur de la Fondation Guggenheim, œuvre à Abou Dhabi, à côté du Louvre. Et ce sont maintenant les musées allemands qui annoncent leur installation à Dubaï. Bref, l’après-pétrole se construit plus que jamais dans le Golfe sous le signe de la culture.