Alors que le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a déclenché une polémique en affirmant vouloir « nettoyer » la Courneuve, une opération similaire semble en parallèle en cours dans le marché de l’art.
Le remuant président du Syndicat national des antiquaires, Christian Deydier, avait annoncé dans nos colonnes vouloir faire de Drouot une place plus saine pour les affaires, et débarrasser les ventes aux enchères de pièces douteuses. Il semble que le nouveau membre du Conseil des ventes ait été entendu jusque dans le milieu d’ordinaire si feutré du mobilier XVIIIe siècle. Dès la fin du mois de juin, un meuble présenté comme étant de Boulle a été retiré d’une vente à la demande expresse d’un antiquaire. Une enquête dira si la pièce en question est authentique ou non, mais cet épisode aura peut-être au moins le mérite de dissuader les vendeurs peu scrupuleux de proposer à la vente des objets contestables à Drouot, et les experts laxistes de fermer les yeux. D’autant plus que la justice semble décidée à rompre l’impunité dans laquelle semblaient baigner les acteurs du marché de l’art. Elle a même eu la main particulièrement lourde en condamnant le 23 juin l’antiquaire Jacques Perrin à un an de prison avec sursis et à un million d’euros de réparation du préjudice à un autre antiquaire, Camille Burgi. Dans cette affaire, le premier a été reconnu coupable d’avoir imité la signature d’un confrère, Jean-Marie Rossi, qui présidait la commission d’expertise du Pavillon des antiquaires, en mars 2001 à Paris. Camille Burgi s’était vu interdire d’exposer un secrétaire en acajou. Or Jean-Marie Rossi avait quelque temps après déclaré ne pas avoir signé ce certificat, entraînant un dépôt de plainte par Camille Burgi. La justice vient de décider que ce dernier serait dédommagé.
Loin de jeter l’opprobre sur lui, la révélation de ces affaires montre en revanche que le marché s’oriente aujourd’hui vers plus de transparence, pour le bénéfice de l’ensemble de la place de Paris.
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Un marché plus transparent
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°219 du 8 juillet 2005, avec le titre suivant : Un marché plus transparent