L’allocution prononcée le 10 octobre par Dominique de Villepin est historique à plus d’un titre. Depuis trente ans, aucun Premier ministre n’avait tenu de discours aussi engagé sur la question des arts plastiques. Son intervention marque une réelle prise de conscience au plus haut sommet de l’Etat de la nécessité d’une relance du marché de l’art dans notre pays, notamment en rouvrant le dossier du droit de suite. Elle montre aussi une volonté de soutien de la création hexagonale même si certaines des mesures annoncées font parfois figure de vœux pieux, comme la création sur l’île Seguin d’un « Centre européen de la création contemporaine ». Dominique de Villepin a cependant souhaité l’organisation d’une grande exposition d’artistes français au Grand Palais pour le printemps prochain. Il a enfin confirmé l’extension du Palais de Tokyo, son ouverture au design et à la présentation de collections publiques et privées, quelques jours seulement avant l’annonce de la nomination de Marc-Olivier Wahler à sa direction.
En attendant de connaître le nom du nouveau directeur du Palais de Tokyo, le candidat Éric Troncy publiait tranquillement un manifeste en « une » du Monde (daté du 13 octobre). Par ce texte – un manifeste et non pas un point de vue ; une publication dans Le Monde quand les Futuristes avaient choisi Le Figaro ; et l’invention d’un nouvel « -isme », en l’occurrence le « réalitisme » –, l’auteur se place d’emblée dans la position d’une figure historique, en tout cas dans la forme. Mais le bât blesse : quand les manifestes du XXe siècle théorisaient une position d’avant-garde, c’est-à-dire en avance sur la société, le « réalitisme » trouve sa validation dans la télé-réalité, considérée, à tort ou à raison, comme le plus simple dénominateur commun de la société actuelle.
Le Palais de Tokyo et la « Ferme des célébrités », même combat ? À défaut de l’un, Éric Troncy pourra toujours se consoler avec l’autre.
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Un discours manifeste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°223 du 21 octobre 2005, avec le titre suivant : Un discours manifeste