Statistiques

Les projets culturels des candidats à la présidence de la République, certes peu audibles à ce moment de la campagne, ne doivent pas faire oublier le poids plus important des collectivités locales dans ce domaine, au moins sous l’angle budgétaire. Ainsi, alors que le budget de la Mission Culture de l’État est de 2,9 milliards en 2017, les derniers chiffres connus (2010), sont de 7,6 milliards pour les villes (de plus de 100 000 habitants), départements et régions. Et alors que le budget national repart enfin à la hausse après des années de baisse, on entend de toutes parts que cela « coince » dans les régions. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que l’on s’est précipité sur la dernière note de conjoncture sur les dépenses des collectivités locales entre 2015 et 2016, produite par le ministère et l’Observatoire des politiques culturelles. Hélas, n’ayant pu disposer de tous les budgets, la note en est réduite à livrer des « impressions ». Difficile de ne pas s’agacer de ces données imprécises. Ne jetons pas la pierre aux deux organismes, mais l’on ne peut que s’étonner que l’État ou le législateur n’ait pas imposé une remontée d’informations standardisées sur des données publiques au demeurant peu sensibles. Cela ne concerne que quelques lignes budgétaires en provenance de moins de 200 collectivités. Il faut donc se débrouiller avec « une tendance majoritaire ». Celle-ci rejoint le ressenti général sur une baisse des dépenses culturelles en 2016, -4 % pour les régions, -5 % pour les départements et -7 % pour les villes de plus de 100 000 habitants. On n’en sait donc pas plus sur l’évolution sur plusieurs années, bien plus pertinente qu’un indicateur annuel. La hausse de 10 % entre 2010 et 2016 a-t-elle été effacée depuis ? Mystère. Précisons que ce ne sont là que des moyennes générales, qui ne reflètent pas la réalité de telle ou telle collectivité. La nouvelle région Hauts-de-France, dont le Journal des Arts publie un entretien avec son président annonce ainsi une hausse de ses dépenses pour 2017 de 19 %. Les statistiques, ce n’est pas très glamour, mais cela évite de parler hors sol.