Une lecture rapide des moyens que l’État alloue au spectacle vivant d’un côté et aux arts plastiques de l’autre pourrait laisser penser que les seconds sont défavorisés. Ainsi, dans le projet de budget 2015 pour la Culture, les crédits de paiement pour le théâtre, la danse ou la musique sont dix fois supérieurs à ceux de l’art contemporain et du design. 651 millions pour les premiers et 61 millions pour les seconds. Même en ajoutant le soutien spécifique du Centre Pompidou à la diffusion de la création d’aujourd’hui, qui ne relève pas du même programme, cela reste faible. En réalité, la différence majeure entre le théâtre ou la danse et l’art contemporain tient à l’existence d’un marché de l’art considérable et dont les seules ventes aux enchères ont progressé au niveau mondial de 40 %, comme vient de le révéler Artprice. La Fiac et la Fondation Louis Vuitton, qui ouvrent dans quelques jours sous une pluie de strass et de paillettes, sont des événements privés témoignant d’un afflux d’argent massif dans ce domaine. C’est une chance pour toute la filière (marchands, experts, agences de communication ou de production), dont bénéficie même indirectement tout le milieu. Hélas, si cet argent va en premier lieu aux artistes, ce sont surtout les artistes étrangers qui en profitent. La part des artistes de la scène française exposés à la Fiac ou à la Fondation Vuitton sera sans doute faible, sans parler de leur prix de vente. Fleur Pellerin, la nouvelle ministre de la Culture, très sensible au rayonnement international de la France depuis son passage à Bercy puis au Quai d’Orsay, en a fait l’une des priorités de son mandat. Mais là aussi, hélas, rien ne semble avoir été prévu dans le budget. Il existe bien une « Action culturelle internationale (no 6) », disposant d’un budget (en baisse) de 6,1 millions d’euros, mais elle finance essentiellement l’accueil des artistes étrangers en France.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°421 du 17 octobre 2014, avec le titre suivant : Public-Privé