« Paris collectionne » : tel est le thème du Mois de la photo 2010 à Paris. Depuis longtemps en effet, la capitale a réuni un important ensemble d’images conservées par la Maison européenne de la photographie (MEP). Toutes les tendances sont réunies dans ce fonds qui offre un témoignage de la pratique de l’image, toutes techniques confondues, depuis les maîtres des années 1950 jusqu’au monde numérique d’aujourd’hui. De nombreux lieux parisiens ont largement puisé dans ce corpus pour construire leur propos, comme les expositions « Harry Callahan » à la Fondation Henri Cartier-Bresson, « Mario Giacomelli » à l’Institut culturel italien, ou « Nous avons fait un très beau voyage » à l’Espace photographique de l’hôtel de Sauroy où est mise en valeur la collection de vidéos de la MEP.
Les institutions publiques ont constitué au cours des années un ensemble exceptionnel d’images que, revers de la médaille, il est parfois bien difficile de conserver. Il n’est ainsi pas rare que les fonds de photographes donnés ou achetés par l’État se chiffrent en centaines de milliers d’œuvres. Leurs gestions, restaurations, études, catalogages nécessitent des moyens souvent énormes en temps et en personnels que la puissance publique a du mal à assumer. Le paradoxe voudrait aujourd’hui que l’État imagine un jour demander aux donateurs d’accompagner leurs libéralités de moyens financiers pour en supporter la gestion. Cela reviendrait ni plus ni moins à payer pour donner ! C’est peut-être pousser le bouchon un peu loin, mais il est vrai que l’on demande sans cesse davantage aux bienfaiteurs. Les musées organisent de plus en plus de dîners de levées de fonds, comme celui, dernièrement, qui a permis au Musée d’art moderne de la Ville de Paris d’acquérir une œuvre historique de François Morellet. Il faut simplement faire attention de ne pas trop en demander.
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Paradoxe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°334 du 5 novembre 2010, avec le titre suivant : Paradoxe