Les annonces faites par le ministre de la Culture le 23 octobre, la veille de l’ouverture de la FIAC, résultent d’un savant dosage politique. Et au-delà des décisions dévoilées, le discours ministériel mérite un décryptage des non-dits. Ainsi, le crédit d’impôts destiné à compenser en partie la nouvelle charge que va représenter le paiement du droit de suite par les galeries – qui financent déjà la sécurité sociale des artistes – a-t-il été in extremis bloqué par les maisons de ventes, pour lesquelles une mesure similaire est pourtant à l’étude. Les guéguerres corporatistes ont encore de beaux jours devant elles.
Autre mesure attendue, celle concernant l’avenir du Palais de Tokyo. Le rapport rendu par Alain Lombard au mois de juin a été enterré avant même d’avoir été dévoilé. Selon nos informations, il contient cependant des préconisations qui vont dans le bon sens, comme la création d’un espace destiné à devenir un « Whitney à la française » ou encore un mariage entre art et design. Mais l’articulation avec le site de création contemporaine semble poser quelques problèmes juridiques dans l’hypothèse de la création sur place d’un établissement public. Le Centre Pompidou, à la recherche d’un « cadeau » pour ses trente ans, qu’il fêtera à partir du mois de janvier, espère bien mettre tout le monde d’accord. Mais son OPA lancée sur le Palais de Tokyo semble poser plus de problèmes qu’il n’en résout. Alors que l’échec du modèle MoMA/PS1, à New York, est consommé, la tutelle d’un mastodonte s’annonce handicapante pour une structure qui doit tout miser sur la souplesse, d’autant plus que le Centre ne fait pas montre, dans le domaine de la jeune création, de sa politique la plus convaincante.
Alors que le ministre dévoilait l’équipe de la prochaine édition de la Triennale du Grand Palais, l’annonce faite par Alfred Pacquement, directeur du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, sur la FIAC, le 28 octobre, du 6e lauréat du Prix Marcel-Duchamp pose d’autres questions sur notre stratégie de « diffusion internationale de l’art français ». Un autre débat !
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les non-dits du ministre
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°246 du 3 novembre 2006, avec le titre suivant : Les non-dits du ministre