Les musées parisiens exposés

Le ralentissement des transactions immobilières dans la capitale risque d’avoir des répercussions malheureuses sur les musées parisiens. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, a en effet admis le 1er avril que la baisse des droits de mutation était « plus importante que prévue » – soit une chute de 38 % par rapport à 2008 alors que seuls 18 % avaient été inscrits au budget. Le manque à gagner pourrait se monter à 320 millions d’euros à la fin de l’année, selon le quotidien Le Monde. En conséquence, l’édile a déclaré qu’il fallait « trouver des économies », même s’il n’était pas question de « remettre en cause » les priorités de sa mandature. Il entend donc procéder à des nombreuses coupes en particulier en réduisant les frais de représentation des élus ou en baissant la subvention accordée au PSG, tout en assurant la poursuite de l’opération « Paris-Plage », laquelle risque de ne pas attirer autant de partenaires privés qu’en 2008. Plus surprenant, parmi les économies annoncées, le Maire a évoqué la baisse du nombre des expositions organisées par les musées de la Ville de Paris ! Cette mesure est pour le moins étonnante au regard des budgets concernés. Il s’agit d’un choix manquant de clairvoyance à un moment où l’ensemble des musées et des expositions bénéficient d’une hausse importante de leurs chiffres de fréquentation. Cette forte progression s’explique non seulement par le rôle que joue la culture en temps de crise, mais aussi par les « vacances de proximité » que sont contraints de s’accorder un certain nombre de nos concitoyens. Et, dans le palmarès mondial de fréquentation des musées et des expositions 2008 (lire p. 6-7), Paris se situe au tout premier rang, et pas seulement pour les musées nationaux. Ainsi le Musée d’art moderne de la Ville de Paris a-t-il été le 10e musée le plus visité au monde en 2008 ! Un résultat remarquable si l’on prend en compte le budget annuel dont celui-ci dispose. Si coupes il devait y avoir, elles constitueraient une bien drôle de récompense…