Depuis le début des années 1990, la Caisse des dépôts et consignations est citée en France comme un exemple. Dans un pays frileux vis-à-vis de la création contemporaine, cette institution créée en 1816 dont le rôle est de gérer les fonds privés qui lui sont confiés a constitué plusieurs collections d’art et de photographie de tout premier plan. Elle a aussi participé à la production d’un nombre important d’œuvres qui, bien souvent, auraient difficilement pu être réalisées sans son soutien. Cette aide était particulièrement utile en régions pour des structures aux financements fragiles et pour de jeunes artistes en manque de soutien au début de leur carrière. Aujourd’hui, l’institution semble vouloir réorienter son mécénat, un signal particulièrement négatif à l’heure où les soutiens privés à la création contemporaine tardent à s’étoffer en France. Cette décision est obscure puisqu’elle ne tient pas vraiment à des motifs financiers, surtout après l’adoption en août 2003 de la très avantageuse loi sur le mécénat. Un problème d’image peut-être ? Robert Lion, alors directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, n’écrivait-il pas pourtant en 1992 : « En contribuant ainsi, dans le domaine de l’art, à la rencontre entre créateurs et publics, la Caisse des dépôts pense être fidèle à sa vocation de carrefour et de pionnier » ?
Heureusement pour notre patrimoine, le mécénat semble plus actif dans le domaine historique. Une libéralité récente vient encore le confirmer. La Société de Port-Royal vient en effet de donner à l’État les ruines de l’abbaye de Port-Royal-des-Champs (Magny-les-Hameaux, Yvelines), un ensemble particulièrement important pour l’histoire du jansénisme en France, un lieu que fréquentèrent avec assiduité en leur temps Pascal et le peintre Philippe de Champaigne. Grâce à cette donation, le site va trouver une unité au sein d’un groupement d’intérêt public culturel formé avec le Musée national des Granges de Port-Royal-des-Champs. Un exemple à suivre d’action d’une société privée en faveur de l’intérêt général.
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Les aléas du mécénat
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°199 du 24 septembre 2004, avec le titre suivant : Les aléas du mécénat