L'engagement des candidats

La campagne pour l’élection présidentielle avait mal commencé pour la culture. Les candidats sont pendant longtemps restés désespérément silencieux sur le sujet, au point de semer le doute dans l’esprit des électeurs sur la dimension des prétendants à la fonction suprême. 2007 marque assurément l’arrivée au plus haut sommet de l’État d’une nouvelle génération de femmes et d’hommes politiques moins marqués que leurs prédécesseurs par le poids de la culture, moins influencés pour la constitution de leur vision de la société par la portée des textes des écrivains, des philosophes, des intellectuels et le geste des grands artistes. Mais, au fil des semaines, dans une campagne d’une rare intensité, la culture a fait peu à peu son apparition, avant que chacun des principaux candidats ne se sente dans l’obligation de livrer ses grandes orientations dans le domaine, avec parfois plus ou moins de conviction. Le Journal des Arts a très tôt lancé une vaste enquête pour mesurer les urgences au niveau tant de l’art contemporain, des musées ou du patrimoine que de la politique culturelle. Nous avons interpellé les candidats et publions dans ce numéro exceptionnel l’intégralité des réponses qu’ils ont apportées aux questions que nous leur avons posées sur des points clés de leur future action culturelle.
Tandis que la campagne de 1995 s’était focalisée sur le sacro-saint 1 % du budget de l’État consacré à la culture, un autre thème semble cette année faire l’unanimité : celui de l’enseignement de l’art à l’école. Alors que des générations d’historiens de l’art attendent toujours la création d’un Capes et/ou d’une agrégation dans cette matière, chacun des candidats reconnaît aujourd’hui l’urgence de mettre en place une initiation aux arts à l’école, même si les méthodes diffèrent. Mais reste un obstacle de taille : convaincre l’Éducation nationale. Une autre histoire…