Le patrimoine relancé

Le financement de l’entretien du patrimoine n’en finit pas de susciter des débats, alors que le Parlement n’a toujours pas statué définitivement sur le plafonnement des avantages fiscaux attribués aux particuliers effectuant des travaux sur des monuments historiques non ouverts au public. Le coup de pouce est venu du plus haut sommet de l’État, lors du dévoilement par le président de la République de son plan de relance de l’économie française le 4 décembre à Douai (Nord). Dans le cadre de l’accroissement des moyens d’investissement de l’État en 2009, Nicolas Sarkozy a annoncé l’octroi de 100 millions d’euros supplémentaires, lesquels seront alloués à la Culture et au patrimoine historique. À côté de l’enveloppe destinée aux grands établissements (le Mucem à Marseille, les Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, le château de Versailles…), sont concernés plus de cent cinquante programmes de rénovation portant sur des monuments historiques situés dans les régions françaises. Le plan de relance entraînera ainsi en 2009 une augmentation de près de 25% des crédits initialement prévus sur le budget d’investissement du ministère de la Culture.
En dépit de cette bonne nouvelle, la ministre de la Culture s’est fait chahutée le lendemain soir au Sénat. Lors de l’examen des crédits de la mission « Culture » pour l’année 2009, les sénateurs, tous bords confondus, ont fait part de leurs inquiétudes en stigmatisant un « budget opaque, voire tricheur… ». Le sénateur Yann Gaillard (UMP) avait même déposé un amendement qui prévoyait de diviser par deux les autorisations d’engagement, ce qui aurait empêché le financement de tout nouveau projet du ministère ! Finalement, l’amendement a été retiré vers 2 h 30 du matin, au grand soulagement de Christine Albanel. Mais il faudra compter sur ces sénateurs attentifs à la politique culturelle qui risquent de suivre de très près les finances du ministère, et l’utilisation de la manne providentiellement apportée par le plan de relance.