La culture aidera-t-elle à inverser le mouvement migratoire défavorable en Île-de-France ? Le constat est en effet peu connu : si le nombre de Franciliens continue d’augmenter en raison du nombre élevé des naissances, le solde des mouvements est lui négatif. Pourtant l’équipement culturel parisien, d’une exceptionnelle richesse, est souvent mis en avant pour démontrer l’attractivité de la capitale. Mais voilà, ce sont surtout les touristes et les riches inactifs qui en profitent le plus. Les familles, elles, excédées par des RER perpétuellement en retard et surchargés, la pollution, le stress, l’insécurité, et dont le budget est grevé par un coût du logement quatre fois supérieur à ce qu’il est en région, n’ont pas le temps ni l’envie de profiter de ces équipements. Dans le même temps les grandes capitales régionales ont beaucoup investi dans la culture. Aussi, quand l’occasion se présente, cette population préfère quitter la métropole. Si le rapport sur « La dimension culturelle du Grand Paris » (lire aussi page 5) souligne l’enjeu économique de la culture (tourisme d’affaires, choix d’implantation des sièges des grandes entreprises…), il met aussi en avant la culture comme levier d’amélioration de ce fameux « vivre ensemble », une expression que l’on met un peu à toutes les sauces et qui renvoie à un désir d’appartenance. Aujourd’hui, disent les auteurs du rapport, les Franciliens ont un sentiment d’appartenance à « une communauté de problèmes ». La culture est naturellement un formidable outil pour créer du lien social ; encore faut-il qu’il y ait un bus ou un métro nocturnes pour aller au théâtre, au cinéma ou dans les musées ouverts le soir. Le rapport avance des propositions intéressantes, mais il ne tombe pas au bon moment. Beaucoup de candidats à la présidentielle prônent un rééquilibrage des dépenses culturelles au profit des régions. Et même si rééquilibrer ne veut pas dire diminuer les dépenses pour les Franciliens, l’électeur, comme les candidats à l’émigration en province, pense que Paris est déjà bien doté. Ce qui n’est pas complètement faux.
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Le Grand Pari(s) de la culture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°364 du 2 mars 2012, avec le titre suivant : Le Grand Pari(s) de la culture