L’art dynamise la ville

Les grandes villes françaises semblent avoir définitivement franchi une étape dans le domaine de l’art contemporain. Leur politique culturelle en matière d’arts plastiques s’est longtemps résumée à l’indispensable soutien à leurs musées, un financement qui ne doit pas être remis en cause. Mais leur engagement les porte maintenant à faire sortir l’art des institutions pour aller à la rencontre des publics à l’échelle de la ville, de son agglomération, voire de son territoire. Nantes a accueilli, cet été, la seconde édition de sa biennale de l’« Estuaire » qui s’étend le long de la Loire jusqu’à Saint-Nazaire. Trois des cités, qui ont été les candidates malheureuses au titre de Capitale européenne de la culture en 2013, accueillent en ce moment des manifestations d’art contemporain d’envergure. Pionnière, Lyon fête, cette année, la dixième édition de sa biennale en poursuivant le programme « Résonance » qui associe de nombreux espaces disséminés dans la ville. Le « Printemps de septembre », à Toulouse, s’est engagé, sous la houlette de son directeur artistique 2009, Christian Bernard, à une multiplication des lieux, jusqu’à intégrer des centres d’arts de la région, comme ceux de Castres ou de Saint-Gaudens. Bordeaux, enfin, accueille jusqu’au 18 octobre la première édition de sa biennale « Evento », qui s’aventure dans tous les quartiers de la ville, jusqu’à la base sous-marine qui emmène le visiteur dans un extraordinaire voyage au cœur de l’œuvre du cinéaste Amos Gitaï. Certes, Paris n’est pas en reste avec sa Nuit blanche dont le succès populaire ne se dément pas, tandis que le Centre Pompidou s’apprête à lancer son nouveau festival. Mais les villes de province semblent avoir pris conscience de la nécessité d’offrir à leurs habitants une rencontre avec la création contemporaine, qui procure à ces cités – cerise sur le gâteau – un rayonnement national, voire international.