Depuis longtemps déjà, les musées des beaux-arts américains ont pris l’habitude de proposer un vaste panorama d’expositions, brassant tous les styles et toutes les périodes pour attirer le maximum de visiteurs. Ces programmes incluent évidemment l’art contemporain. En France, où notre esprit cartésien dresse des cloisons étanches entre les disciplines, nos musées sont souvent cantonnés à un ou plusieurs chapitres de l’histoire de l’art : Guimet pour les arts asiatiques, Orsay pour le XIXe siècle, le Louvre pour l’art avant 1848, etc. Une première brèche a été ouverte par Serge Lemoine lorsqu’il dirigeait le Musée d’Orsay. Fin connaisseur de la création actuelle, il avait mis en place, en 2004, le programme « Correspondances », face-à-face entre une œuvre de la collection et la création d’artistes tels que Jeff Wall, François Morellet ou Annette Messager. Son successeur à la tête du musée a mis un terme à ce programme, mais d’autres institutions se sont mises à l’art contemporain, au premier rang desquelles le Louvre. De nombreux artistes sont intervenus dans ses salles avec plus ou moins de bonheur, jusqu’à la prochaine exposition, « Contrepoint, l’art contemporain russe – De l’icône à l’avant-garde en passant par le musée », qui a failli être annulée pour cause de censure de Moscou. Enfin, Guimet se penche dorénavant aussi sur l’art contemporain. Est-ce une hérésie ? Bien sûr que non. Les musées ont d’abord été ouverts pour les artistes vivants, et les accueillir en retour semble une évidence. Ces interventions sont, de plus, toujours temporaires. Certes, elles suscitent des réactions, comme celle déroutante de Jean Clair, qui, dans une tribune parue dans Le Monde, va jusqu’à s’étonner du manque d’indignation de « la communauté chrétienne » ! L’art a toujours suscité des débats, et c’est tant mieux si la création actuelle en provoque de nouveaux grâce à ces rapprochements fructueux. Reste un effort à faire du côté des musées d’art contemporain : accueillir de l’art ancien !
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L’art contemporain partout
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°332 du 8 octobre 2010, avec le titre suivant : L’art contemporain partout