La presse artistique en danger

Plusieurs développements récents sont inquiétants pour la presse artistique en France. Si notre pays semble battre tous les records par le nombre de publications consacrées aux arts plastiques, ce secteur semble être beaucoup moins fort en termes de respect de la Charte de Munich, qui définit les droits et les devoirs des journalistes. Comme si les magazines d’art pouvaient s’affranchir des règles de déontologie qui fondent la presse digne de ce nom ! Ainsi est-il devenu habituel pour certains supports de publier des « dossiers » financés par des annonceurs sans même que le terme de « publireportage » soit mentionné. D’autres s’apprêtent, selon l’hebdomadaire Stratégies, à proposer aux mécènes de publier des doubles pages sur leurs actions  contre monnaie sonnante et trébuchante. Nous sommes hélas loin de la charte précitée qui dispose que le devoir du journaliste est de « ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste », et de « n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ». D’aucuns pourront objecter qu’ils ne sont pas titulaires de la carte de presse et ne reconnaissent pas les règles de déontologie de la profession. Mais tout de même !
De plus, il est devenu courant de faire passer pour de l’information objective de grossières actions de lobbying, sur fond de luttes personnelles de pouvoir. Et d’autres exemples tout aussi éloquents sont légion.
Dans ce contexte où tout semble permis dans un mépris total du lecteur, nous pensons au Journal des Arts qu’il existe une autre voie. Nous nous employons à vous proposer une information objective et indépendante, sans règlements de comptes ni renvois d’ascenseur. Parce que nous croyons que la presse artistique aussi peut se réclamer de la grande tradition de la presse écrite.