Prévisions. Quelle sera la physionomie de l’année artistique 2018 ? Les météorologues disent souvent, sous forme de boutade, que le temps le plus probable pour le lendemain est celui de la journée en cours. Il est vrai qu’appliqué à la météo artistique, il est plus facile d’extrapoler les tendances 2017 que de prévoir les surprises. Ainsi la situation économique, qui conditionne de nombreux registres de la culture, sera encore meilleure en France et dans le monde selon le FMI (Fonds monétaire international). C’est naturellement le marché de l’art qui en sera le premier bénéficiaire, à commencer par les ventes publiques où le prix record en 2017 du Salvator Mundi devrait inciter toujours plus d’acheteurs à investir dans l’art. La concentration des marchands devrait se poursuivre. Le duopole Christie’s-Sotheby’s ne cesse de se renforcer à peine écorné par le principal opérateur chinois. Dans le secteur des foires – devenues si importantes –, MCH Group, la maison mère d’Art Basel a pris une sérieuse avance sur ses concurrents en prenant des parts dans Masterpiece après Indian Art Fair et Art Düsseldorf. Seule Tefaf est en mesure aujourd’hui de lui résister. Dans un marché mondialisé, les grandes galeries présentes dans plusieurs pays devraient elles aussi prendre de l’embonpoint. Soutenues par la croissance économique et l’arrivée de nouveaux collectionneurs, les galeries moyennes devraient aussi mieux se porter.
En France, en politique culturelle, le phénomène le plus marquant est la montée en puissance des régions depuis la nouvelle carte territoriale. Plusieurs de leurs présidents ont pris conscience de la portée politique de la culture et sont décidés à construire de nouveaux équipements ou créer de nouvelles manifestations. Les régions pèsent moins dans la culture que les villes ou communautés de communes, mais celles-ci, toujours contraintes par la baisse des dotations publiques, vont marquer une pause pour quelque temps. Il ne faut pas attendre cette année grand-chose de spectaculaire de l’État qui va profiter de l’absence d’élections pour revoir l’efficacité des politiques publiques. Dans ce contexte, comme nous le montrons dans le cahier sur les expositions en 2018, les musées publics réduisent la voilure – les rétrospectives de grands maîtres – au profit de formats plus originaux, mais aussi moins coûteux.
Mais tout cela pourrait être balayé par une nouvelle tempête liée à « l’exubérance irrationnelle des marchés » aux conséquences en chaîne.
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La météo artistique de 2018
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°492 du 4 janvier 2018, avec le titre suivant : La météo artistique de 2018