Voici un nom bien grandiloquent pour désigner la nouvelle exposition sur l’art contemporain français.
Ne pouvait-on pas l’appeler plus simplement la Triennale du Grand Palais ? À moins que le ministère de la Culture ne soit pas assuré qu’il y ait une seconde édition (probable), ou que celle-ci n’ait plus lieu au Grand Palais (possible) ?
Mais qu’importe le titre. Face à la multiplication des foires commerciales annuelles, ce « nouveau rendez-vous avec la création en France » manquait singulièrement dans le paysage. Si la Biennale de Lyon, qui a pris le relais en 1991 de la défunte Biennale de Paris, a su progressivement s’installer, elle est ouverte à toute la création internationale et pas simplement française. Il faut aussi saluer la prouesse technique. L’événement voit le jour sept mois seulement après que Dominique de Villepin, son initiateur, l’a annoncé. L’adage plein de bon sens : « quand on veut on peut », s’applique aussi à l’État.
Bien sûr, tout n’a pas été simple. À commencer par le choix du commissaire de l’exposition. Là où un ou deux commissaires auraient été bienvenus pour donner de la lisibilité à une création française foisonnante, le ministère en a désigné quinze. Le visiteur grand public, déjà perplexe, voire rétif à l’art actuel, va ainsi être confronté à quinze cartes blanches différentes. Pas sûr qu’il y comprenne quelque chose.
L’œil consacre un grand dossier sur cet événement car nous sommes convaincus qu’il faut promouvoir hardiment la création française. La France si fière, parfois avec arrogance, de son passé et de son patrimoine, hésite à soutenir ses photographes, ses sculpteurs mais aussi ses peintres contemporains, arbitrairement ringardisés par toute une génération sortie des écoles d’art.
Quand Le Louvre accueille des millions de visiteurs étrangers, les créateurs français reconnus dans le monde se comptent sur les doigts d’une main. L’art est une force qui a besoin d’être soutenue.
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La Force de l'art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : La Force de l'art