Alors que les sondages annoncent toujours une large victoire de François Hollande, à gauche les appétits commencent à s’aiguiser pour conquérir le portefeuille de ministre de la Culture. La candidate naturelle serait Aurélie Filippetti, en charge de ces questions dans l’équipe du candidat. Mais à part la « loi Hadopi », l’agrégée de lettres classiques ne s’est pas beaucoup fait remarquer par ses prises de position sur la culture. Il en va tout autrement des deux prétendants officieux que sont Christophe Girard, l’adjoint au Maire de Paris en charge précisément de la culture, et Olivier Poivre d’Arvor (OPDA) le directeur de France Culture. L’un et l’autre ont publié en début d’année ce qui s’apparente à un programme pour la Rue de Valois, et l’on peut mesurer leur influence à la reprise de leurs propositions dans le discours de Nantes de François Hollande dédié à la culture. À ce petit jeu, OPDA détient une petite longueur d’avance, consolidée par son soutien public récent au candidat PS, ce qui lui a valu un rappel à l’ordre par la Société des journalistes de Radio France. Il devra néanmoins surveiller un outsider qui présente un profil idoine : Jérôme Clément. L’ex-patron d’Arte a un riche parcours dans les cabinets ministériels et les opérateurs de la culture. Son mandat actuel de président de la maison de ventes Piasa complète son expérience sur le versant marchand. Écartons rapidement Martine Aubry qui, par boutade, avait déclaré qu’elle rêverait d’occuper ce poste ; elle est « premier-ministrable ». Écartons aussi l’inusable Jack Lang qui brigue le perchoir de l’Assemblée nationale, un poste également convoité, il est vrai, par Ségolène Royal. « Lang III », beaucoup de nostalgiques en rêvent, mais l’intéressé est un peu las. Tous ces prétendants doivent aujourd’hui prendre en compte cependant l’arrivée d’un nouveau venu inattendu : Jean-Jacques Aillagon. Le ralliement à François Hollande de l’ancien ministre de la Culture de Jacques Chirac est à l’image de la place de la culture dans le débat politique actuel : pathétique.
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La course à l’échalote
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°365 du 16 mars 2012, avec le titre suivant : La course à l’échalote