L’histoire nous réserve parfois d’étranges revirements. La création en 1999 d’Art Paris a été accompagnée d’un profond scepticisme. Le salon, qui avait aligné ses dates sur celles de la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), a longtemps été considéré comme un salon des refusés, même si c’était parfois des refusés volontaires, comme la galerie Durand-Dessert. Petit à petit, la manifestation, qui avait dû transiger sur la notion de qualité pour arriver à faire le plein d’exposants, a affiné sa sélection, et a gagné en réputation. En 2005, elle a opéré un tournant stratégique en s’affranchissant du mois d’octobre pour ouvrir le bal au printemps. Ce changement a été un coup de maître, puisqu’il a permis à Art Paris d’accueillir de nombreuses galeries qui exposent aussi à la FIAC, mais également de se placer en pole position pour le Grand Palais.
Du 16 au 20 mars, la foire se présente sous ses meilleurs auspices dans la grande nef de métal et de verre, qu’elle est la première à réutiliser dans une configuration commerciale.
Face à cette montée en puissance irrésistible, la FIAC n’en finit pas de changer son fusil d’épaule. Après l’épisode calamiteux des tentes du quai Branly, la foire a redoublé d’efforts pour convaincre collectionneurs et galeries des qualités du hall 4 de Paris Expo, qu’elle va pourtant quitter. Puis, alors que toute son attention semblait se porter sur l’art moderne, elle a ouvert la brèche des très jeunes galeries plutôt habituées des foires off. Cette stratégie louvoyante a culminé l’an dernier avec l’accent mis sur les people – ringards de surcroît. Comble du retournement de situation, la FIAC, qui snobait sa benjamine, a aujourd’hui perdu la main et doit se caler sur Art Paris pour rester dans la course. Au programme, après l’augmentation massive des exposants en 2004, un régime sec et une séparation – entre le Grand Palais et la Cour carrée du Louvre. Bref, face à la jeunesse insolente d’Art Paris, la FIAC a la trentaine difficile !
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Jeunesse insolente
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°232 du 3 mars 2006, avec le titre suivant : Jeunesse insolente