La parité homme/femme parmi les artistes n’est pas encore acquise. On s’en doutait un peu, et la quatrième édition de notre classement des artistes contemporains en apporte la démonstration au plan de la diffusion. Le palmarès Artindex établi à partir du nombre d’expositions auxquels les artistes ont participé et de l’importance des lieux d’exposition constitue l’observatoire le plus abouti en la matière. Les chiffres sont édifiants. Il n’y a que 18 % de femmes parmi les 104 (dont quatre collectifs) premiers artistes d’Artindex France 2015. Ce n’est pas glorieux, c’est même moins que la part des femmes dans le Top 100 des artistes internationaux (20 %). La première femme, Sophie Calle ne pointe qu’à la 5e place. Le poids de l’histoire explique sans doute en partie la faible représentation des femmes dans le Top 100 des artistes de la scène française qui fait une large place aux artistes consacrés. En 1971, dans son célèbre article « Pourquoi n’y a-t-il pas de grande femme artiste ? », l’historienne de l’art américaine Linda Nochlin mettait en avant l’exclusion des jeunes filles des ateliers de formation où l’on peignait des nus et la pression sociale qui a longtemps écarté les femmes du métier d’artiste. Mais aujourd’hui l’argument ne tient plus. Les écoles d’art se sont très largement féminisées, ainsi par exemple 60 % de la promotion 2014 de l’École nationale supérieure d’art et de design sont des femmes. Et pourtant, il n’y a encore que 29 % de femmes parmi les 4 000 artistes de la scène française, soit la presque totalité des artistes ayant exposé dans les cinquante dernières années. Et il est difficile de mettre en avant la difficulté d’être exposé tant la France est riche en lieux de diffusion publics et privés. Quant à un ostracisme des commissaires à l’égard des femmes artistes, on y pense même pas. Alors ? Alors personne ne sait expliquer cela. Pour l’heure, contentons-nous de mettre en avant les signes positifs. Ce sont des femmes qui progressent le plus vite dans le Top 100, à l’instar de Laure Prouvost qui gagne 51 places, Camille Henrot ( 32 places) ou Valérie Belin ( 20 places).
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Inégalité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°432 du 27 mars 2015, avec le titre suivant : Inégalité