Il y a six ans, avec le lancement de l’autre côté de la Manche de la foire Frieze Art Fair, beaucoup présageaient de la fin de la FIAC. D’aucuns parmi nos confrères semblaient se réjouir de son enterrement, certains galeristes français misant même ouvertement sur Londres plutôt que sur Paris. La FIAC était attaquée de front par cette déferlante de la hype et du glamour sous tente. Organisée à une semaine d’intervalle du salon parisien, Frieze ne cherchait ni plus ni moins qu’à torpiller la vieille dame qui fêtait ses 30 ans. À une époque dominée par le superficiel, le bling-bling et l’argent facile, Frieze a surfé sur tous les excès jusqu’à l’overdose. Bien qu’étant encore dans sa prime jeunesse, elle commence déjà à s’essouffler, tandis que la FIAC a de son côté indéniablement repris son souffle. Après avoir retrouvé le Grand Palais, annexé la Cour carrée du Louvre et squatté le jardin des Tuileries, elle offre aujourd’hui une image dynamique associée à un contenu solide, comme cette époustouflante réunion de chefs-d’œuvre de l’art moderne dans le mini-musée que constituait cette année le « Projet moderne ». Elle peut aussi s’enorgueillir d’avoir suscité la création de foires off. Les programmes annexes sont en effet cruciaux aujourd’hui pour attirer les grands collectionneurs. La FIAC l’a bien compris avec un parcours privé réservé à ses meilleurs clients, lequel mélange conférences, visites de collections privées et de musées…, même si le menu semblait un peu en retrait cette année.
Face à un programme de très haut niveau à Londres pendant Frieze, avec notamment les expositions de John Baldessari, Ed Rusha ou Anish Kapoor, l’offre des musées parisiens pouvait paraître un peu pâle aux yeux du visiteur international. Dans un contexte de concurrence effrénée entre les différentes capitales de l’art, chaque chose a son importance. Et, plus que jamais, la période de la FIAC doit constituer le summum de l’année pour tous les acteurs du monde de l’art parisien. Pour la Ville Lumière.
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Ici Londres, ici Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°312 du 30 octobre 2009, avec le titre suivant : Ici Londres, ici Paris