Face au risque d’une crue centennale de la Seine comparable à celle de 1910, et après l’électrochoc que constituèrent, en 2002, les inondations catastrophiques de Dresde, Bratislava et Prague, l’État a mis en place, avec les musées et les établissements culturels concernés, un vaste plan de déménagement de leurs réserves inondables vers des entrepôts temporaires sis au « nord de Paris », dont l’adresse est tenue secrète pour des raisons évidentes de sécurité. Ces lieux de stockage sont loués pour une période de deux ans, renouvelable une fois. Pour cette opération d’envergure le ministère de la Culture et de la Communication a dégagé un budget de 5,2 millions d’euros. Il s’agit du plus important déplacement d’œuvres depuis 1940 (lorsque les collections publiques furent mises à l’abri des dommages de guerre), qui concerne quelque 100 000 pièces venues des musées du Louvre, d’Orsay, de l’Union centrale des arts décoratifs, de l’École nationale supérieure des beaux-arts, du Centre de recherche et de restauration des Musées de France, de l’école du Louvre, du musée de l’Orangerie aux Tuileries. Le premier camion chargé de peintures, sculptures, objets d’art a quitté le musée d’Orsay le 13 février, l’opération nécessitera six cents rotations de camions et devrait s’achever le 7 avril. Ce déménagement des réserves inondables se double d’une formation en interne des équipes des musées et des institutions de façon à organiser, dans un délai de soixante-douze heures, le décrochage en urgence des œuvres exposées dans les salles afin de les mettre en lieu sûr.
Des dispositions similaires sont bien sûr également prises, par les établissements et les tutelles concernés, pour le Centre Georges Pompidou (dont les réserves sont étanches mais pourraient souffrir d’une remontée des nappes phréatiques), et les musées de la Ville de Paris, en particulier le musée d’Art moderne et le musée Carnavalet pour lequel la « crue de référence » est celle qui eut lieu sous Henri IV.
Ces risques d’inondations ne concernent évidemment pas que Paris. On peut espérer que Lyon, ses musées, son patrimoine, auxquels nous consacrons un dossier dans ce numéro, ne sera pas touché par ces – heureusement toujours hypothétiques – « crues centennales ». En décembre dernier, les quelque deux cents manifestations qui se tinrent durant quatre jours pendant la traditionnelle « Fête des Lumières » ont attiré l’attention sur la vitalité de la capitale lyonnaise. C’est cette vitalité que nous voulons saluer ici, au fil d’articles qui donnent un aperçu de la diversité des expositions, actions et projets de la capitale des Gaules (cf. p. 6, pp. 14-15, p. 35, pp. 42-63, p. 96 et p. 107).
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En attendant la crue...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°545 du 1 mars 2003, avec le titre suivant : En attendant la crue...