Dans l’article intitulé « Monet bis », publié dans le JdA no 338 du 7 janvier 2011 (p. 11), son auteur, Maureen Marozeau, affirme que le Musée Marmottan-Monet aurait pris l’initiative de monter une exposition « à la va-vite […] présentant l’intégrité de son fonds Monet » en s’appuyant, de manière « incongru[e] », « sur le savoir-faire de Noémie Goldman » pour « tirer un sens de cette accumulation ».
L’exposition « Claude Monet, son musée », qui se tient au « Musée Marmottan-Monet jusqu’au 20 février », est présentée comme ayant un « parcours pseudo-thématique […] loin d’être à la hauteur de l’œuvre » de Monet. L’exposition serait marquée par des « aberrations d’accrochage », « l’ensemble, laborieux, ne [donnant] aucune piste à la compréhension ». Il en est conclu : « Qu’un tel trésor se retrouve entre les mains de personnes qui en savent si peu sur Monet relève presque de l’aberration […]. »
En réponse, le Musée Marmottan-Monet, fondation abritée de l’Académie des beaux-arts, précise qu’il détient la plus importante collection d’œuvres de Claude Monet au monde. Depuis deux ans, son directeur porte le projet d’une présentation de l’ensemble de cette collection. À cette fin, le musée a fait appel à Noémie Goldman, spécialiste émérite de la peinture de la fin XIXe, parfaitement à même d’assurer la direction scientifique de ce projet et dont le choix n’a rien d’incongru.
L’accrochage de l’exposition n’est pas « pseudo-thématique » mais bien organisé par sujets des séries de l’artiste, comme en témoigne le parcours de l’exposition décrit au catalogue de l’exposition. Loin d’être une suite d’« aberration[s] », l’accrochage tient compte de l’agencement du musée et de la particularité de l’ensemble éclectique qui constitue le fonds Monet du musée, sans volonté dogmatique, mais plutôt dans l’esprit d’un parcours libre dans une maison privée.
Enfin, il est petit de réduire le tableau « Impression, soleil levant » à un gagne-pain du Musée Marmottan-Monet. Cette peinture est une œuvre majeure et fondatrice du mouvement impressionniste, dont la notoriété est internationale et que le Musée Marmottan-Monet est fier de présenter au public. Contrairement à ce qui est insinué, « Impression, soleil levant » ne voyage que rarement et n’est pas sorti de l’enceinte du musée depuis une exposition d’un mois à Nagoya (Japon) en janvier 2009.
Maureen Marozeau tient à préciser que c’est bien « le choix de cette spécialiste [Noémie Goldman] des rapports culturels entre le groupe des Vingt et la France [qui] paraît quelque peu incongru », comme elle l’a écrit dans son article. Elle le terminait ainsi : « Le plus regrettable est qu’à force de voyager aux antipodes […], Impression, soleil levant est en passe de perdre son statut d’icône du mouvement impressionniste pour devenir le gagne-pain du musée, le symbole de la commercialisation des collections. »
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Droit de réponse-Jacques Taddei, directeur du Musée Marmottan-Monet, à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°341 du 18 février 2011, avec le titre suivant : Droit de réponse-Jacques Taddei, directeur du Musée Marmottan-Monet, à Paris