Avec l’accélération de la campagne de François Hollande et l’entrée officielle attendue de celle de Nicolas Sarkozy, on y voit un peu plus clair sur les thèmes qui vont animer le débat. À l’exception d’Hadopi, on y reviendra, la culture est et sera vraisemblablement l’un des nombreux absents des meetings et plateaux de télévision, dominés par la crise économique et ses conséquences sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Et même sur Internet ! J’invite nos lecteurs à visiter les sites Web des candidats pour mesurer la vacuité des programmes relatifs à la culture. En tant qu’acteur du monde de l’art, on peut regretter cette absence, et en tant que citoyen on comprend bien que les Français attendent d’abord des propositions pour leur quotidien. Encore que la culture, source d’enrichissement personnel et de divertissement soit aussi une façon de penser la crise, comme le souligne Olivier Poivre d’Arvor dans son dernier opus (Culture, état d’urgence, aux Éditions Tchou). Mais alors que l’économie domine les débats, on pourrait s’attendre à ce que, s’agissant de l’économie de la culture, il y ait un consensus pour lutter contre le piratage de la musique et des films et favoriser la mise en place et la promotion de plateformes légales de téléchargement. Mais voilà, le jeu politique est ainsi fait, que même un candidat réaliste comme l’est le candidat du PS, est obligé, pour plaire à une frange d’internautes-électeurs, d’annoncer le « remplacement » (par quoi ?) d’Hadopi. Ainsi donc, alors que tout dépassement de stationnement de cinq minutes est sanctionné par un procès-verbal de 17 euros, envoyer un mail d’avertissement (ce qu’instaure la loi Hadopi) à un internaute qui téléchargerait gratuitement The Artist, Polisse et Intouchables serait liberticide ? « Réindustrialiser le pays », « produire français », bonne idée, alors pourquoi ne pas favoriser la création intellectuelle française en lui donnant une chance d’avoir un marché sur le Web ? Des milliers d’emplois sont à la clef.
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Culture 2012
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°362 du 3 février 2012, avec le titre suivant : Culture 2012