Le 8 décembre 2002, une vingtaine de directeurs de musées prestigieux, dont le Louvre, le Metropolitan Museum of Art (Met) de New York ou le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, signaient une déclaration sur l’importance et la valeur des musées universels.
L’instigateur de cette déclaration n’était autre que Neil MacGregor, directeur du British Museum à Londres, confronté à l’épineuse question de la frise du Parthénon, réclamée de façon de plus en plus pressente par les autorités grecques. La question des restitutions est un vieux serpent de mer dont on ne mesure pas encore s’il sera en définitive plus proche d’une petite vipère ou d’un boa constricteur. Ces grands musées ne sont en tout cas pas du genre à avaler des couleuvres, et les batailles menées par les pays d’origine s’annoncent encore longues et périlleuses. Certes, une nouvelle brèche a été ouverte avec la restitution à l’Italie d’un important ensemble de pièces sorties illégalement de son territoire et qui ont fait les beaux jours de musées américains, au premier rang desquels figure le Met. Mais la déclaration des musées faisait sans ambiguïté la distinction entre achats de pièces issues du trafic actuel d’antiquités et acquisitions anciennes. Pourtant, l’un des principaux arguments pour conserver ces dernières – la meilleure préservation des pièces par rapport à celle proposée dans les pays d’origine – tend à disparaître avec la création d’institutions aux normes internationales, comme le nouveau Musée de l’Acropole à Athènes ou le Musée national du Mali de Bamako. Pour Samuel Sidibé, directeur de ce dernier, c’est « la notion [même] de “musée universel” [qui] est finalement inacceptable si elle est destinée à refuser le débat de la restitution et le droit des civilisations productrices de jouir de leurs créations. » Aujourd’hui, face à cet héritage de la colonisation, les « musées universels » cherchent avant tout à ne pas ouvrir la boîte de Pandore. Mais le pourront-ils encore longtemps ?
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Boîte de Pandore
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°277 du 14 mars 2008, avec le titre suivant : Boîte de Pandore