Le 24 juin ouvre au public à Paris le Jeu de paume dorénavant consacré à la photographie et à l’image. La nouvelle institution, appelée à prendre le statut d’établissement public, naît de la fusion de trois structures : le Centre national de la photographie, la galerie nationale du Jeu de paume et le Patrimoine photographique. Idéalement située place de la Concorde – pour sa partie principale du moins –, l’institution dirigée par Régis Durand devrait offrir une nouvelle dimension à la politique de l’État dans le domaine de la photographie et de la vidéo. Mais avec son ouverture disparaît une structure qui, depuis 1990, s’était essentiellement consacrée aux artistes d’une génération intermédiaire, après s’être très vite détournée de la jeune création à laquelle elle devait d’abord être dédiée. Ironie de l’histoire, c’est aujourd’hui au Site de création contemporaine du Palais de Tokyo qu’est confiée cette tâche. Ironie, parce que l’avenir de celui-ci attend autant de décisions que le personnel de celui-là. En effet, si les employés du Jeu de paume ne savent toujours pas quelles seront leurs affectations après décembre 2004, l’avenir du Palais de Tokyo reste conditionné à un arbitrage ministériel. Le 30 septembre 2003, Jean-Jacques Aillagon chargeait Bernard Blistène, inspecteur général de la création artistique, de mener une réflexion sur le devenir de ce dernier lieu, suggérant de l’ouvrir à la génération d’artistes à laquelle se consacrait le Jeu de paume, mais aussi à d’autres domaines de la création, et notamment au design. Bernard Blistène a depuis longtemps rendu son rapport, Jean-Jacques Aillagon n’est plus Rue de Valois, et le projet est au point mort. À tel point que les deux codirecteurs du Palais de Tokyo, Nicolas Bourriaud et Jérôme Sans, pourraient voir leur mandat prolongé. Un répit que nous voudrions que l’État mette à profit pour former de nouvelles additions après avoir si bien su manier la soustraction.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°196 du 25 juin 2004, avec le titre suivant : Arrêt sur image