Outre ses qualités de peintre, Dalí fut un illustrateur exceptionnel qui a mis son talent au service de l’illustration des chefs-d’œuvre de la littérature : Don Quichotte de Cervantès, La Divine Comédie de Dante ou Le Décaméron de Boccace ont été illustrés par lui, comme Ronsard, Apollinaire, Sade ou la Bible.
L’exposition du Centre d’art de La Malmaison présente cet autre visage de l’artiste, plus intime : avec environ deux cents œuvres graphiques en lien avec le livre. Gravures et lithographies confirment le talent exceptionnel de dessinateur de l’artiste. Mais, outre la virtuosité de la technique et du trait, incontestable chez Dalí, la force de ses illustrations réside dans la symbiose totale entre l’œuvre et les auteurs qu’il accompagne. Dalí ne se contente pas d’illustrer des écrits, mais il crée avec son propre langage esthétique une œuvre qui entre en résonance avec le texte et inversement. C’est le cas du Bestiaire de La Fontaine « dalinisé », édité en 1974, une œuvre rare de la collection Ferrero, constitué de douze gravures sur cuivre au pochoir couleurs. Filtré par le surréalisme de l’artiste, il devient un bestiaire extravagant, onirique, dans lequel on retrouve ses figures archétypales : fourmis, escargots, éléphants sur échasses et, bien sûr, la montre molle, « camembert paranoïaque-critique tendre, extravagant et solitaire du temps et de l’espace », coincée dans le bec du corbeau de la fable. Ces œuvres présentées permettent d’apprécier l’univers des grands auteurs, dont celui de La Fontaine, revisité par un Dalí satirique et inspiré.
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Un Dalí intimiste
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Abonnez-vous dès 1 €Centre d’art La Malmaison, 47, boulevard de la Croisette, Cannes (06), www.cannes.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°692 du 1 juillet 2016, avec le titre suivant : Un DalÁ intimiste